La visite de vente précède les enchères et suit un protocole donné

Dernier week-end de novembre, le haras des Bréviaires (Yvelines) s'anime. Pour notre confrère Philippe Lassalas, le moment est venu de suivre la vente aux enchères de près de vingt-cinq chevaux qu'il a pu examiner les jours précédents. Ce rendez-vous a pris de l'ampleur depuis trois ans et il faut répondre aux nombreuses questions des éleveurs, des particuliers, des marchands de chevaux, acheteurs potentiels venus de toute la France, mais aussi de l'étranger. Suite à l'appel d'offres passé par les Haras nationaux auprès des praticiens équins, c'est en effet Philippe Lassalas qui a été chargé de réaliser les examens de la visite de vente des sujets présentés aux enchères publiques. Le mandant de la visite de vente est le vendeur, qui impose un protocole au vétérinaire. Pour les reproducteurs, il s'agit d'un simple examen clinique. Pour les chevaux de sport, les Haras exigent la réalisation de dix clichés radiographiques (pieds antérieurs : face et profil, boulets et jarrets : profil). L'équipement de Philippe Lassalas lui permet de réaliser les radiographies sur place et d'en obtenir immédiatement les résultats en qualité numérique. Il peut ainsi les transmettre directement au vétérinaire de l'acheteur potentiel, même à l'autre bout de la France, par courriel. Les acheteurs peuvent aussi consulter tout l'historique médical des chevaux.

Philippe Lassalas a aussi une activité d'expertise

La visite d'achat est un autre examen important pour les vétérinaires équins. « Nous souhaitons harmoniser les pratiques et nous avons amorcé une réflexion collégiale sur les bonnes pratiques de cet examen au sein de l'Association vétérinaire équine française. » Une notice d'information à l'usage des acheteurs est d'ailleurs en cours d'élaboration. « Plusieurs organismes ont pris conscience que le commerce de chevaux nécessite d'être associé à un contrat de vente », précise notre confrère. La visite vétérinaire lors d'une transaction est à la frontière entre le passé médical du cheval et son avenir sportif. « Il faut se prononcer à un instant T pour évaluer un risque. Son expression clinique dépendra ensuite de plusieurs facteurs : nutrition, maréchalerie, suivi médical, choix des terrains d'exercice, niveau équestre de l'acheteur, etc. Nos conclusions dépendent de la façon dont tous ces éléments seront mis en œuvre au cours de la vie du cheval. » Les amateurs n'ont souvent pas conscience de cela. L'une des particularités du monde du cheval est l'achat “passion”, qui prédomine souvent...