Etes-vous pessimiste ou optimiste pour l’année qui débute ? - La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009

Entre nous

FORUM

Au pire, nous vivrons une stagnation

Philippe Aspeele, praticien mixte à Saint-Macaire en Mauges (Maine-et-Loire).

Pour les quatre associés que nous sommes, 2009 sera l’année de la construction d’une nouvelle clinique de 400 m2. C’est en temps de crise qu’il faut anticiper. Nous avons embauché une assistante vétérinaire à 80 % en novembre dernier. Et nous n’avons aucune inquiétude sur le renouvellement de son contrat. Pour le moment, nous n’avons pas senti la crise. Certains craignent qu’en milieu rural, le secteur canin, soit touché. Je n’y crois pas. C’est un domaine où l’affectif est important. Les gens vont continuer à faire soigner leurs chiens et leurs chats. C’est plutôt l’ambiance qui est morose. Ça, c’est clair ! Des crises, j’en ai connu tous les quatre ans : il y a eu les quotas, la disparition des implants autorisés, la fièvre aphteuse, la vache folle… Grâce aux vaccinations préventives, nous avons la chance de n’avoir aucun préjudice à déplorer dans le cadre de la fièvre catarrhale. En revanche, si les conditions de vie se durcissent et que l’on demande encore 3 à 4 € par animal pour une vaccination rendue obligatoire, alors que nous sommes passés à travers, cela risque de tousser !

Pour le reste, je n’ai actuellement aucune crainte. Au pire, nous vivrons une stagnation. Ce sera sans doute un peu difficile, mais pas dramatique. Avec la crise, nous risquons d’avoir affaire à des gens de mauvaise humeur. Quand cela ira vraiment mal ici, c’est qu’il y aura une catastrophe nationale !

Nous pouvons craindre de soigner sans être payés

Alain Delemotte, praticien rural à Avesnes-sur-Helpes (Nord).

La crise, la crise… Ici, on ne parle pas de krack boursier, mais du prix du lait et de la viande.Jusqu’en mars, un prix de 300 € pour 1 000 l est garanti dans les élevages laitiers. Ensuite, s’il tombe à 200 € comme chez nos voisins belges en ce moment, nous pouvons craindre une baisse d’activité. Ce tarif représente tout juste le prix de revient. D’autant qu’en 2009, les comptes des élevages devront supporter les charges d’une bonne année 2008. De plus, le taux de subventions aux éleveurs pour les récentes mises aux normes est tombé à 25 %, alors qu’il était de 60 à 70 %. Nous pouvons craindre de devoir soigner sans être payés. Alors, nous rognons sur les marges des médicaments, vendus quasiment au prix d’achat. Le tarif de l’acte est calculé au plus juste. Les délais de paiement s’allongent, parfois jusqu’à trois ou quatre mois au lieu d’un ou deux auparavant. A cela s’ajoute une gestion catastrophique de la campagne de vaccination contre l’IBR. Nous sommes le dernier département à l’avoir mise en place depuis qu’elle est devenue obligatoire l’an dernier. Se greffe également le coût de la vaccination contre la fièvre catarrhale. Nous ne manquons donc pas de travail… Pour alléger la charge de notre structure de deux associés, nous venons de recruter un salarié huit jours par mois, jusqu’en juillet. Ensuite, nous verrons. Les éleveurs ne dépenseront pas plus que la valeur de la bête, contrairement à l’exercice canin, où l’affectif entre en jeu.

La clientèle souffre d’une énorme crise de confiance

Gilles Chave, praticien canin à Nice (Alpes-Maritimes).

Les perspectives 2009 sont désastreuses. Je travaille depuis vingt-deux ans à Nice et je n’ai jamais enregistré de baisses de chiffre d’affaires, même pendant la guerre du Golfe. Or je viens de vivre trois mois catastrophiques, avec une baisse moyenne de 10 % par rapport aux mêmes mois de 2007. Cela a débuté le 20 septembre, sans raison apparente, après une progression du chiffre d’affaires de 6 % en août. Pourtant, ma clientèle, constituée en grande partie de retraités, n’a pas vraiment à s’inquiéter pour ses revenus. Peut-être est-elle plus craintive ? Nice n’est pas touchée par le marasme économique. Le tourisme attire encore du monde. Il n’y a aucune raison pour que l’économie niçoise aille mal. Entre info et intox, il est difficile de savoir quelle est la situation chez mes confrères. Dans notre structure, les vaccins ont chuté de 35 % et les ventes au comptoir ont reculé de 30 %. En juillet, j’ai recruté un assistant vétérinaire. Je viens de lui annoncer que je mettrais fin à son contrat si le rythme est le même en janvier. Impossible de perdre 5 000 € par mois sans réagir. Alors nous nous battons sur la qualité du service,l’amabilité,la disponibilité, les relations humaines, etc. Nous avions initié des travauxde rénovation en 2008, mais la seconde tranche, prévue au dernier trimestre, est reportée à des jours meilleurs, tout comme l’acquisitiond’unnouvel échographe. En fait, je ne “sens” pas bien l’avenir. Je ne suis pas certain que le pays a bien saisi la catastrophe qui nous arrive. J’ai toujours cru en la valeur du travail, mais face à l’ambiance économique actuelle, j’en suis presque à perdre la foi.

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