Installer les “bonnes croyances” dans la durée nécessite de lever les obstacles au changement - La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009

Thérapies comportementales et cognitives

Gestion

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Changer des mauvaises en bonnes croyances permet de se débarrasser des comportements qui conduisent à l’échec(1). Toutefois, la mise en place de croyances de substitutionne se fait pas sans obstacles. Nous pouvons aisément concevoir que notre ancienne façon de penser était erronée, sans pour autant adhérer totalement à la nouvelle. C’est là qu’intervient la conviction. Notre cerveau est capable de nous faire croire que nous sommes heureux ou malheureux sans que ce sentiment soit objectivement exact. « Mon collaborateur ne m’apprécie pas (il ne m’aime pas). C’est pour cela qu’il ne me salue jamais le matin » : voici une croyance erronée. En fouillant dans notre mémoire, nous ne trouvons pourtant pas de source de conflit. Dans ce cas, la croyance de substitution consiste à s’intéresser davantage à lui plutôt qu’à nous. Il peut, lui aussi, être victime de croyances toxiques. Peut-être rencontre-t-il des difficultés qui nous sont inconnues… Fort de notre connaissance des thérapies comportementales et cognitives, nous savons qu’aller lui dire bonjour le plus naturellement du monde nous permettra de ne plus centrer le problème sur nous-même et, peut-être, de remplacer l’évitement par un dialogue “normal”. Pourtant, nous remettons toujours à demain cette perspective. Cette force de l’habitude est la « dissonance cognitive ». Elle nous empêche de mettre en pratique ce que nous savons pourtant être juste. La solution consiste “à faire comme si”, c’est-à-dire agir conformément à la nouvelle croyance en expérimentant, dans des situations familières, ce qui déclenche les anciennes attitudes, puis s’observer et les combattre. Pour apprécier les gains obtenus par les nouvelles croyances positives, les thérapies comportementales et cognitives conseillent d’établir un tableau de bord sommaire à garder sur soi. Dans la première colonne sont inscrites les nouvelles croyances (dire bonjour à son collègue), dans une autre les réactions suscitées (les nôtres et celles du collègue), avec le maximum de détails. Il est fondamental de noter les réactions des autres quand nous nous conformons aux nouvelles croyances et de noter les changements émotionnels et comportementaux. Cela permet d’enregistrer progressivement les progrès.

Quelques “trucs” permettent d’installer les bonnes croyances dans la durée

Il faut éviter que les “symptômes” réapparaissent. Il est ainsi utile de se rappeler que les attitudes toxiques consomment énormément de tension et sont source d’anxiété et de dépression. Se tourner vers les autres plutôt que se centrer sur soi permet de vivre sans supporter le poids du monde sur ses épaules. Ecoutons donc nos interlocuteurs au lieu de réagir mécaniquement. Par exemple, lorsqu’une personne appelle pour signaler qu’elle sera en retard à son rendez-vous, la bonne attitude consiste à la remercier d’avoir prévenu. Cette formulation positive n’élude pas la responsabilité du retard. En cas de critique, avant de se défendre, mieux vaut l’accepter, chercher les points de convergences avec les arguments de son interlocuteur puis, une fois son avis donné, demander à l’autre ce qu’il en pense.

Pour mettre en place ses nouvelles croyances, rien de tel qu’une nouvelle activité. Cesser de gaspiller de l’énergie dans des conflits sans intérêt permet de consacrer plus de temps et d’énergie à autre chose. Il faut alors dresser la liste de ce que l’on souhaite faire et appliquer ses nouveaux schémas de comportement. Prendre du temps pour soi, sans être centré sur soi, est la clé de la réussite.

Il ne sert à rien de se martyriser. Mieux vaut savoir se récompenser. Par exemple, celui qui se fixe une heure d’intense concentration pour rédiger un courrier important, sans répondre au téléphone ni lever le nez de sa copie, peut s’accorder une récompense une fois l’objectif atteint. Se “bichonner” permet de se sentir mieux et d’avancer sans faire des efforts surhumains voués, par définition, à l’échec. En la matière, l’imagination est plus utile que la stricte volonté.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008 en page 52.

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