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Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Que retenir de 2008 ? Une épizootie galopante qui se moque d’une vaccination tardive, une gestion confuse, des exportations bloquées, un climat tendu entre vétérinaires et éleveurs, une réglementation en constante modification, etc.
La décision de vacciner a été prise au printemps dans les Etats membres les plus concernés par le virus de la fièvre catarrhale ovine, qui s’était largement répandue en 2007. Objectif : protéger, éradiquer si possible, mais surtout relancer les échanges entre les zones atteintes et indemnes. Une vaccination obligatoire ou facultative, effectuée par les éleveurs ou les vétérinaires : toutes les options ont été proposées et appliquées en Europe, avec plus ou moins de réussite. Privilégier les animaux destinés à l’exportation et leurs troupeaux souches s’est imposé comme une évidence économique face aux difficultés rencontrées pour faire passer les frontières aux animaux vivants, à la suite du blocus de l’Italie, puis de l’Espagne. L’Hexagone a en effet été la cible de deux vagues épizootiques distinctes, effrayant ses voisins partiellement épargnés.
Le plus grand frein à une vaccination massive est la disponibilité des vaccins. En France, cela a conduit à l’adoption d’une cote mal taillée, avec le choix d’une vaccination facultative réalisée par les vétérinaires dans le cadre libéral. Pour le sérotype 8, immigré de fraîche date sur le sol européen, le vaccin n’existait pas. Il a fallu le créer de toutes pièces, ce qui a nécessité du temps. Dans l’intervalle, le virus a pris de l’ava nce, gagné du terrain. Bref, il a débordé largement la défense administrative qui avait préféré débuter la vaccination par les zones déjà touchées, “historiques”, plutôt que de protéger les régions indemnes en priorité comme le préconisait l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). En début d’année, cette dernière estimait que le risque d’extension du sérotype 8 était « très élevé » dans les départements indemnes… ce qui s’est malheureusement révélé exact dès la reprise d’activité virale, au début de l’été.
Une autre mauvaise surprise est venue du sérotype 1, dont l’extension s’est révélée plus rapide et massive qu’initialement prévue. Une fois balayés les quatre départements où la vaccination était obligatoire et la zone tampon du Sud-Ouest,iladébarquéenBretagne ! La France est devenue rapidement, et très largement, le pays le plus touché par la fièvre catarrhale ovine en 2008, tous sérotypes confondus. De quoi susciter quelques interrogations.
Le jugement est tombé cet été, avec la parution du rapport de la sénatrice Nicole Bricq. Epluchée en détail, et surtout en termes budgétaires, la gestion de la crise sanitaire provoquée par le virus de la blue tongue fait grincer les dents. « Sous-budgétisation », « manque de lisibilité », « priorité donnée aux enjeux politico-économiques », « mauvaise appréciation des besoins », « gestion logistique lourde » sont dûment pointés du doigt. Le coût particulièrement élevé de la maladie – plus de 50 millions d’euros au 1er juillet – dépasse largement le budget prévu pour 2008, soit 2 millions d’euros.
Notes de service et autres arrêtés ont été émis à profusion par un ministère dont les imprécisions linguistiques ont contribué à créer une ambiance délétère entre vétérinaires et éleveurs et ont rendu difficile l’application de la politique sanitaire sur le terrain. Certains ont même tenté de profiter des brèches offertes pour faire éclater le carcan des actes réservés aux seuls vétérinaires, en vain.
Le vrai défi reste à relever, avec une vaccination obligatoire pour les deux sérotypes entre le 15 décembre 2008 et le 30 avril 2009, en tenant compte de la difficulté, toujours présente, induite par la disponibilité des doses vaccinales.
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