Alimentation
Formation continue
FAUNE SAUVAGE ET NAC
Auteur(s) : Guillaume Douay
Fonctions : assistant hospitalier en charge des nouveaux animaux de compagnie à l’école de Nantes.
De nombreuses maladies rencontrées chez cet herbivore peuvent être associées à un régime inadéquat.
Les lapins sont trop souvent nourris avec une ration riche en calories et en calcium et pauvre en fibres. La faute en incombe à la distribution en trop grande quantité de granulés ou de mélanges de graines censés être adaptés aux lapins de compagnie. Des notions comme « similaire à l’alimentation du lapin dans son milieu naturel » figurent ainsi souvent sur les emballages d’aliments complets. Mais ces derniers comprennent des graines, de la mélasse, etc. Or le lapin est un herbivore strict et n’est en rien un granivore ! Tout son tractus digestif est fondé sur l’ingestion d’une grande quantité de fibres afin d’assurer un fonctionnement optimal.
La plupart des études sur la nutrition des lapins concernent des animaux de laboratoire et de production, dont la durée de vie est courte. Leurs besoins sont donc correctement décrits. Mais ces données sont trop souvent extrapolées de façon erronée au lapin de compagnie. Ainsi, les aliments concentrés, de fabrication bon marché et faciles à distribuer, visent une croissance et une prise de poids rapide. Cette richesse calorique des granulés n’est donc véritablement adaptée qu’aux animaux dont les besoins sont élevés, c’est-à-dire les lapins en croissance, les femelles gestantes et allaitantes et les lapins débilités. La distribution de ce type d’aliment à un lapin à l’entretien le prédispose à l’obésité et aux maladies concomitantes (pododermatite, dermite urinaire, etc.), mais également aux urolithiases par leur richesse en calcium.
Une alimentation dite naturelle est donc préférable pour des lapins qui n’ont aucun besoin particulier. Un régime riche en fibres de bonne qualité et distribué à volonté constitue la base d’une ration pour lapin. Le foin doit être riche en plantes diverses et, si possible, séché au soleil pour un bon apport en vitamine D. La luzerne est à éviter en raison de sa richesse en calcium. L’autre point indispensable est l’apport de verdure fraîche : de l’herbe, bien entendu, mais aussi des légumes verts. La quantité journalière de verdure doit approcher 8 % du poids du lapin, soit 80 g/kg de lapin. Les fruits et les tubercules ne seront donnés qu’occasionnellement, car ils sont riches en sucres qui peuvent être à l’origine d’une altération de la flore bactérienne digestive du lapin. Ils ne constituent donc qu’une friandise.
Par ailleurs, il faut prendre en compte l’accoutumance rapide du lapin aux friandises distribuées en abondance, au point de refuser tout autre aliment.
Si l’apport de légumes de façon régulière est trop compliqué, l’usage de granulés peut alors être envisagé. Il faut toutefois proscrire tous les mélanges de graines, car le lapin est un herbivore strict. Un bon concentré pour lapin de compagnie est constitué de foin et non de céréales, et contient au minimum 18 % de fibres brutes dans la matière sèche. Le taux de protéines ne doit pas dépasser 16 %, tandis que celui des matières grasses doit être inférieur à 2 %. Concernant le calcium, il est préférable de privilégier des granulés dont la concentration est inférieure à 10 g/kg d’aliment, car les besoins du lapin en maintenance sont compris entre 0,6 et 1 % de la matière sèche. Enfin, la quantité journalière de granulés à distribuer ne doit pas dépasser 30 g/kg d’animal.
Face aux explications fortement subjectives des différents intermédiaires auxquels les propriétaires sont confrontés (éleveurs, animaleries, fabricants d’aliment), le vétérinaire doit apporter les bonnes informations quant à l’alimentation du lapin de compagnie, et ainsi devenir l’interlocuteur privilégié, à l’instar de son rôle de conseil dans le domaine de l’alimentation des carnivores domestiques.
• Foin (à volonté tous les jours) : de prairie, de graminées, etc.
• Herbe, feuilles et légumes (8 % du poids de l’animal) : basilic, brocoli, fanes de carotte, chou de Bruxelles, chou, catalogne, herbe des champs, luzerne (avec parcimonie en raison de sa haute teneur en calcium), endive, menthe, persil, salade trévise, scarole, épinard, pissenlit, trèfle, chou frisé, courgette, persil, pissenlit, feuilles de radis, cresson, fenouil, céleri branche, chicorée, feuillages (fraisier, framboisier, noisetier, etc.), etc.
• Fruits (une à deux fois par semaine) : kiwi, poire, ananas, fraise, mure, pêche, cerise, melon, papaye, pomme.
• Tubercules (une à deux fois par semaine) : carotte, topinambour, rutabaga.
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