Camargue. Tuberculose bovine
Actualité
Auteur(s) : Myriem Lahidely
L’Hérault, qui utilise un test de dosage de l’interféron gamma (IFG) pour le dépistage de la tuberculose bovine depuis 2003, a réussi à démontrer l’intérêt de cette technique pour les cheptels de la région Camargue. Il a été conçu à l’origine en Nouvelle-Zélande, dans une région de prévalence moyenne avec un abattage sélectif. Selon Nicolas Keck (N 97), chef du service “santé animale” du laboratoire d’analyses vétérinaires de l’Hérault, « ce test IFG, plus sensible que l’intradermoréaction, est une bonne garantie. Il est d’autant plus intéressant qu’il ne nécessite pas de recontrôle. Il évite des manipulations et, contrairement à l’intradermoréaction, toute subjectivité est bannie ». En outre, l’interféron γ n’impose pas de délai entre les tests, qui peuvent être répétés autant de fois que nécessaire dans des intervalles de temps réduits (à l’inverse, l’intradermoréaction exige six semaines entre chaque test).
Trois départements de la région Camargue (Hérault, Gard et Bouches-du-Rhône) sont touchés par la tuberculose, réputée pour son caractère particulièrement contagieux. L’abattage total qui était imposé avant l’utilisation du test IFG présentait un risque pour la survie même des races d’intérêt local (brave et surtout camargue) à faible effectif. La région a ainsi obtenu une dérogation à l’abattage total dans le but de les maintenir, grâce au test validé par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Contrairement aux cheptels conventionnels où l’abattage est total dès lors qu’un cas est détecté, la Direction des services vétérinaires autorise l’abattage sélectif en Camargue en dessous de 10 % d’animaux positifs (il reste total au-dessus de ce taux).
« La maladie est officiellement absente ailleurs en France, mais il existe des foyers en Dordogne, en Côte-d’Or et en forêt de Brotonne, où une recrudescence de tuberculose est constatée. Il y a peu de cas, mais il faut maintenir la pression de surveillance », note Nicolas Keck.
L’inconvénient du test est son coût. En effet, selon l’antigène utilisé, il faut compter entre 20 et 40 € par test et par animal. Les prélèvements doivent par ailleurs être acheminés à température ambiante pour être analysés dans les huit heures. Cela implique une logistique assez lourde.
Le laboratoire de l’Hérault était le seul en France à expérimenter le test IFG et l’a fait valider pour son cheptel. Par la suite, le protocole a été validé en Dordogne, département à faible prévalence, puis en Côte-d’Or, et les Landes s’y intéressent. « Cet outil de confirmation des intradermoréactions simples positives permet de requalifier 80 % des cheptels dans les deux à trois jours, alors que l’intradermoréaction les bloquait pendant six semaines, ce qui jetait le discrédit sur les éleveurs, avec des conséquences financières importantes », souligne Jean-Louis Moyen, directeur du laboratoire de recherche de Dordogne. En outre, une sous-déclaration importante des intradermoréactions simples était observée. « Il fallait convaincre les vétérinaires de déclarer tous les diagnostics, précise Jean-Louis Moyen. La validation de ce protocole a permis de retrouver un taux de déclaration important. » Son laboratoire travaille actuellement à l’obtention d’une dérogation à l’abattage total. « Nous avons été confrontés à des troupeaux présentant 0,5 % d’animaux porteurs du virus, soumis à une obligation d’abattage total. Le test IFG est certes encore un peu cher, mais certainement beaucoup moins que le coût énorme induit par un abattage total lorsqu’un seul animal est malade. »
Les vétérinaires de la Dordogne sont désormais équipés en matériel de prélèvement et en documents à faxer à la Direction des services vétérinaires, qui assure le suivi, au cas où. Le ministère de l’Agriculture complète actuellement la note de service du 30 juillet 2007 relative aux modalités de mise en œuvre du test dans les troupeaux de race d’intérêt local pour l’étendre au reste du cheptel français.
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