Un sevrage du phénobarbital précoce et graduel

Une jument gestante de 336 jours est présentée au service d’urgence de l’université vétérinaire de l’Iowa (Etats-Unis) pour boiterie et lactation prématurée. Elle a été retirée des courses précédemment à la suite de crises convulsives intermittentes d’origine indéterminée. Lors de son admission, elle présente une tachycardie, une sensibilité en pince pour les quatre pieds et un exsudat purulent au niveau de la glande mammaire gauche. Son fœtus est vivant et l’échographie transrectale met en évidence des signes de placentite. L’examen neurologique est normal, sauf lors de phases de convulsions partielles. Les examens complémentaires montrent une hyperfibrinogénémie et une bascule de la troisième phalange pour les quatre pieds.

En raison de la fourbure, de la placentite et de la mammite, la jument reçoit du triméthoprime-sulfamide et de la phénylbutazone. La mamelle est vidangée toutes les huit heures et des pads sont placés sous les quatre pieds. Pendant les vingt-quatre premières heures d’hospitalisation, deux crises convulsives généralisées sont observées. Un traitement à base de phénobarbital est donc administré, à la dose de 5,5 mg/kg toutes les douze heures.

Trois jours après l’admission, la jument donne naissance, sans complications, à une pouliche léthargique et hypothermique, dont la fréquence cardiaque est basse et le pouls artériel peu frappé. Les différents examens sanguins ne montrent aucune anomalie, mais en raison de la mise en évidence de bactéries Gram positif par l’examen cytologique placentaire, une antibiothérapie et une administration de 2 l de plasma hyperimmun sont mises en place. Pendant quarante-huit heures, le foal demeure léthargique, puis son état s’améliore progressivement.

Aucune autre crise convulsive ne survient chez la jument. Les traitements antibiotique et anticonvulsivant sont donc arrêtés au bout de dix jours, sans récidive.

Dans ce cas, le sevrage du phénobarbital a été réalisé assez précocement après la mise bas, et de façon graduelle, car les risques de convulsions chez la poulinière étaient peu élevés et les effets du phénobarbital sur le foal jugés dangereux.