La webcam permet à la vidéosurveillance de s’inviter dans les structures vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1346 du 06/02/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1346 du 06/02/2009

Périphérique informatique

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Stéphane Torrès

Bien pensé, un tel système rend de nombreux services au praticien qui peut notamment surveiller les animaux hospitalisés sans être sur place.

L’explosion de la micro-informatique permet désormais plus facilement d’utiliser à moindre frais une webcam, pour discuter sur l’Internet à travers des services comme la messagerie instantanée ou la vidéo par voix sur IP (Skype). La webcam ouvre, en outre, des perspectives considérables pour construire un système de vidéosurveillance, par exemple au sein d’un cabinet vétérinaire. Quelques astuces d’usage et un bon ciblage des technologies disponibles permettent de s’équiper pour surveiller le chenil et les animaux hospitalisés.

Pour un usage en vidéosurveillance, mieux vaut s’équiper d’une webcam autonome

La vidéosurveillance de la structure peut se circonscrire à des zones précises pour permettre au praticien de contrôler la clinique en son absence (typiquement le soir ou la nuit). Plus que la caisse ou la pharmacie, le but est plutôt de surveiller le chenil ou les animaux hospitalisés qui pourraient avoir besoin de soins au cours de la nuit. Néanmoins, il faut concevoir un tel système non comme un outil d’alerte (il est en effet difficile de “prévoir” une alerte médicale à partir d’une simple observation vidéo, analysée par un logiciel), mais davantage comme une possibilité d’observer à distance les animaux et, éventuellement, de vérifier quand on le souhaite l’état des pensionnaires, leur niveau d’excitation, etc.

Pour construire un système de vidéosurveillance, une webcam classique connectée à un ordinateur qui reste allumé en permanence n’est pas la solution la plus pertinente et la plus efficace. En effet, l’impossibilité de bouger la caméra ou d’actionner un zoom rend difficile le contrôle d’une cage en particulier. Par ailleurs, la sensibilité d’une webcam classique n’est pas suffisante pour distinguer en détail un animal qui bouge dans la pénombre d’une pièce. Mieux vaut s’équiper d’une webcam autonome, connectée à l’électricité et au réseau informatique du cabinet, de préférence motorisée et commandable à distance. De tels appareils sont désormais légion et se présentent presque sous la forme de petits ordinateurs intégrés avec un capteur vidéo. Ces caméras embarquent un système Linux qui héberge un site web. L’utilisateur s’y connecte pour contrôler la caméra vidéo, par exemple pour zoomer, mais aussi pour la déplacer si elle est montée sur une tête motorisée. Ces webcams peuvent être reliées au réseau en filaire avec une connectique RJ45 (10 ou 100Mbits/s) qui peut apporter l’énergie si l’appareil est compatible avec la norme PoE (Power Over Ethernet). Mieux encore, l’utilisation du Wifi permet de supprimer les câbles et d’apporter plus de souplesse quant au positionnement de la caméra. Généralement, la technologie de ce type de matériel diffère de celle des webcams classiques, qui font habituellement la course à la taille du capteur (2 Mpixels, voire plus désormais). Au contraire, la webcam dédiée à la vidéosurveillance est équipée de capteurs qui ne dépassent pas 1,3 Mpixels et dont la fréquence de rafraîchissement en vidéo n’excède pas quinze images par seconde. En revanche, plus sensible, elle offre notamment de meilleures performances dans des environnements sombres. Le prix se situe entre 100 et 500 € selon la marque et les spécificités du matériel, ce qui est bien supérieur au tarif d’une webcam classique (environ 20 €).

La webcam permet la visualisation en temps réel et la détection “d’anomalies”

Selon les possibilités de “programmation” de la webcam, plusieurs scenarii sont envisageables. Il est possible de prévoir une alerte du superviseur par e-mail, voire par SMS pour les appareils plus développés, lors de la détection d’un mouvement. Le destinataire du message est invité à se connecter au serveur web intégré pour visualiser la scène.

Parmi les autres fonctions utiles figure la sauvegarde de l’enregistrement sous forme de fichier vidéo sur un disque réseau. Néanmoins, selon la réactivité de la personne qui reçoit le message, le cumul de plusieurs modes d’usage peut être envisagé, de même que la possibilité de se connecter à n’importe quel moment pour contrôler l’agitation du ou des animaux.

Bien entendu, cette technologie dépend d’un élément fondamental : la connexion du cabinet vétérinaire à l’Internet à haut débit et la protection de cette connexion par des mots de passe, dont un accès administrateur pour superviser la webcam. Pour contrôler directement cette dernière, une porte d’accès peut être ouverte dans le routeur (“box”) Internet du cabinet, pour définir un routage indiquant qu’une requête sur l’adresse IP du réseau du cabinet sera redirigée vers la webcam (qui fait partie du réseau, mais n’est pas directement détectable depuis l’extérieur). Cette opération peut nécessiter une certaine technicité. Il faut savoir si l’adresse IP du cabinet (celle à laquelle on peut joindre le réseau) est fixe, et si ce n’est pas le cas, utiliser un service dyndns. Une autre solution consiste à utiliser un système intermédiaire, un service sur Internet, pour diffuser plus simplement la vidéo et y accéder sous couvert de mot de passe, comme sur n’importe quel site Internet. Néanmoins, il sera alors impossible de contrôler la webcam.

Il peut également être intéressant de conserver les documents vidéo enregistrés lors d’un mouvement de l’animal pour les regarder en différé, le temps de se connecter. Pour cela, plusieurs modèles de disques durs réseaux de nouvelle génération(1) disposent d’un service de supervision de webcam. A partir d’une liste de caméras certifiées, il permet d’en prendre le contrôle à distance, d’enregistrer et de conserver les séquences vidéo sur un répertoire spécial du disque dur réseau, et de déclencher cet enregistrement lorsqu’un mouvement est détecté. Sur certains disques durs réseaux, notamment les modèles Synology, ce service évolué dépasse largement les capacités du progiciel intégré dans de nombreuses webcams réseaux. La webcam est donc un simple appareil d’enregistrement entièrement piloté par une programmation, faite sur le service du disque dur réseau.

Le dispositif peut se concevoir dans le cadre plus large d’une installation domotique

La mise en place d’un système de vidéosurveillance peut aller bien au-delà de la visualisation du chenil et s’envisager dans une approche plus générale de supervision du bâtiment qui héberge le cabinet.

Depuis quelques années, la norme X10 est un standard dans l’établissement de systèmes domotiques complets. Ces derniers permettent de contrôler à distance les appareils électriques connectés (eux aussi nécessairement compatibles), par exemple pour programmer l’ouverture des volets ou l’éclairage, via le courant électrique porteur, et bien entendu, pour superviser des webcams compatibles avec cette norme. Par un langage de macrocommandes évolué, il est possible de définir des actions selon des événements spécifiques, par exemple le déclenchement de l’enregistrement vidéo d’une webcam. Un serveur interne gérant une installation X10 peut désormais être piloté à partir d’un téléphone portable. Les possibilités d’interaction sont alors immenses et permettent de garder un œil sur l’outil de travail, depuis n’importe quel lieu à travers le monde.

Au final, la mise en place d’un système de vidéosurveillance du chenil d’un cabinet vétérinaire, même s’il demande quelques prérequis et connaissances techniques, n’est pas un projet compliqué à concevoir si les objectifs ont bien été établis à la base. L’investissement en matériel est relativement faible et devrait rendre de nombreux services au praticien qui fait ce choix.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1337 du 28/11/2009 en pages 52-53.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur