Quels éléments caractérisent une maison “verte” ? - La Semaine Vétérinaire n° 1347 du 13/02/2009
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La Semaine Vétérinaire n° 1347 du 13/02/2009

Habitat respectueux de l’environnement et économique

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Bertrand Chardon(1)

Une habitation est dite écologique quand elle est construite en matériaux naturels et sains qui accumulent puis redistribuent la chaleur, jouent un rôle d’isolant, etc.

L’habitat vert n’est plus un doux rêve d’écolos soixante-huitards. Les pionniers et expérimentateurs ont eu raison de persévérer, car la maison écologique sort enfin de la confidentialité, comme le prouve le succès incontestable du salon Ecobat, dont la sixième édition se déroulera à Paris du 20 au 22 mars.

1 SUR QUELS PRINCIPES REPOSE LA MAISON “VERTE” ?

Orientation, forme, disposition des pièces, végétation et matériaux sont les cinq éléments à prendre en considération pour avoir une habitation à la fois écologique et économe…

« Quand on n’a pas de pétrole, il faut avoir des idées. » Ce principe, invoqué comme un mantra, a amené les experts du bâtiment, architectes en tête, à se replonger dans l’histoire de leur art pour raviver des règles plus ou moins tombées en désuétude.

• L’orientation. Les caractéristiques de l’ensoleillement et des vents dominants sont essentielles. L’idéal est une orientation qui correspond au quadrangulaire formé par les axes du soleil aux solstices d’été et d’hiver… Un peu compliqué pour le profane. Toutefois, cette disposition est rarement éloignée de la disposition nord/sud que préconisent les spécialistes. Les grandes surfaces vitrées sont disposées sur la face sud et équipées de différentes protections pour les périodes de fort ensoleillement : avancées de toit, brise-soleil, stores orientables, végétation, vitrages électrochromes, etc.

• La forme. Une habitation compacte sans “décrochés” excessifs limite les déperditions thermiques par les façades. Cela explique les formes plutôt ramassées des maisons estampillées “basse consommation” (labels Passivhaus, Minergie, Effinergie, etc.).

• La disposition des pièces. Le côté nord rassemble les pièces peu ou pas chauffées (cellier, buanderie, garage, etc.) avec de petites ouvertures à double ou même triple vitrage dans les régions froides. Au sud, une serre ou une véranda permet de bénéficier des apports solaires en hiver, qui pénétreront d’autant plus dans la maison que le soleil reste bas sur l’horizon.

• La végétation. Elle apporte de l’ombre en été, mais doit laisser la lumière naturelle pénétrer en hiver. Il faut donc planter des arbres à feuillage caduc au sud et des essences à feuillage persistant au nord. En été, une végétation aux racines peu invasives sur ou près d’une véranda limitera le rayonnement solaire direct, dont l’angle est très élevé.

• Les matériaux. La première règle est de construire des murs qui régulent naturellement les échanges entre l’intérieur et l’extérieur. La brique, la terre, lebois et la chaux qu’utilisaient les anciens assurent cette fonction. Mais les matériaux “modernes” ou industriels, associés à des isolants efficaces, ont permis des progrès considérables dans ce domaine.

2 QUELLE SOURCE D’ÉNERGIE CHOISIR ?

Au-delà du respect des cinq principes essentiels, la réalisation d’une habitation réellement écologique nécessite de choisir avec attention les sources d’énergie qui permettront d’allier économie, confort et faible impact environnemental.

• L’énergie solaire peut être thermique ou voltaïque. Ces deux applications sont souvent confondues, car l’une comme l’autre fonctionnent sur la base de capteurs installés sur le toit (ou les murs) ou à proximité des habitations.

Le principe de l’énergie thermique est similaire à celui d’un tuyau d’arrosage qui délivre de l’eau chaude après une longue exposition au soleil. Les capteurs solaires peuvent être vitrés (89,4 % du marché), sous vide (6,4 % du marché, plus coûteux, ils permettent d’obtenir des températures beaucoup plus élevées), non vitrés (4,1 % du marché, particulièrement performants pour le chauffage des piscines). Plusieurs dizaines de milliers de chauffe-eau solaires sont installés en France, certains depuis plus de quinze ans. Les modèles combinés associent un réseau solaire et un chauffe-eau classique (à gaz ou électrique), le second agissant en complément lorsque l’ensoleillement est défaillant pour fournir l’eau chaude sanitaire et le circuit de chauffage.

L’énergie solaire photovoltaïque nécessite des modules (exposés au sud) qui produisent de l’électricité, un onduleur qui transforme le courant continu (énergie solaire) produit par les modules en courant alternatif (identique à celui du réseau) et de deux compteurs. L’un mesure la consommation, l’autre ce qui est fourni au réseau. Depuis quelques années, le marché se développe considérablement dans ce domaine, en raison du tarif de rachat de l’électricité. En effet, EDF propose 0,55 € pour 1 kWh, alors que celui qui est consommé ne coûte que 0,12 €.

• La géothermie. Au sens strict, il s’agit de l’exploitation de la chaleur terrestre au moyen de forages à plusieurs centaines de mètres de profondeur. De tels forages sont rarement destinés à un usage domestique. Pour une résidence particulière, le dispositif associe généralement la géothermie de surface et une pompe à chaleur. L’énergie fournie par le sol provient essentiellement du rayonnement solaire et de la migration des eaux de pluie. Les capteurs sont des tubes enterrés horizontalement à faible profondeur (de 0,60 à 1,20 m) dans lesquels circule un fluide frigorigène ou caloporteur. Lorsque les capteurs sont verticaux, ils sont constitués de tubes pouvant descendre jusqu’à 80 m de profondeur. L’énergie est alors transformée et diffusée dans l’habitat par une pompe à chaleur.

• Les autres énergies. En France, le vent reste une affaire de collectivités. Les éoliennes sont géantes et groupées. Pourtant, quelques fabricants et distributeurs proposent des éoliennes individuelles qui délivrent une puissance de 200 à 1 500 W. Elles semblent réservées aux sites difficilement raccordables au réseau national. La petite hydraulique, elle, remonte à la plus haute Antiquité. Aujourd’hui, l’eau fait tourner des générateurs électriques selon le même principe que l’éolienne. Mais comme pour cette dernière, l’utilisation par des particuliers reste anecdotique, voire réservée à des sites qui ne sont pas reliés au réseau électrique.

3 QUELLES SONT LES AIDES FINANCIÈRES ?

Elles varient selon le statut du consommateur (propriétaire, locataire, bailleur ou un futur propriétaire construisant sa résidence). Outre le taux de TVA réduit et les crédits d’impôt prévus pour les équipements économes en énergie (voir encadré), un nouveau dispositif s’applique aux logements “verts”. Ainsi, un décret paru au Journal officiel le 3 janvier stipule que l’acheteur d’un logement neuf dont la consommation ne dépasse pas 50 kWh/m2 peut désormais bénéficier d’un crédit d’impôt sur les intérêts de son emprunt de 40 % sur sept ans. Toutefois, les candidats à l’acquisition de ce type de bien immobilier risquent d’être déçus. En effet, sauf à faire construire sa maison aux normes du Grenelle, trouver un logement neuf qui répond à ces critères relève du parcours du combattant. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), seulement trois cents constructions ou projets de construction sont dans ce cas. En effet, la limitation de la consommation énergétique à 50 kWh/m2/an n’est obligatoire qu’à partir de fin 2012. Mais l’intérêt et la pression des acquéreurs potentiels bousculeront peut-être les promoteurs…

Cette mesure s’ajoute à l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ), en vigueur depuis le 1er janvier, qui vise à aider les particuliers à financer des travaux d’isolation thermique ou de rénovation énergétique de leur résidence principale. Ce prêt, plafonné à 30 000 € remboursables sur dix ans, est alloué sans conditions de ressources pour financer des dépenses de rénovation lourde.

Les crédits d’impôt

• Isolation/régulation pour le chauffage : TVA à 5,5 % et crédit d’impôt de 25 % des dépenses toutes taxes comprises (subventions déduites et hors main-d’œuvre) pour l’isolation.

• Chaudière : TVA à 5,5 % et crédit d’impôt de 15 % pour l’installation d’un modèle à basse température. Il s’élève à 25 % pour une chaudière à condensation.

• Chauffage au bois, chauffe-eau solaire ou chauffage solaire : TVA à 5,5 % et crédit d’impôt de 50 % TTC sur les dépenses liées à l’achat d’un appareil de chauffage ou d’une chaudière à bois (ou autre biomasse) si leur rendement dépasse 65 % et s’ils respectent les normes françaises et européennes.

• Pompe à chaleur : TVA à 5,5 % et crédit d’impôt de 50 % pour l’achat d’une pompe à chaleur à capteurs enterrés, air/eau ou air/air si les équipements sont certifiés selon les dispositions fiscales en vigueur. Sous certaines conditions, EDF peut en outre octroyer des prêts à des taux préférentiels.

• Panneaux photovoltaïques ou autres installations produisant de l’énergie renouvelable : TVA à 5,5 % et crédit d’impôt de 50 % pour l’achat (subventions déduites, hors pose) d’un équipement de production électrique à partir d’énergies renouvelables (énergie photovoltaïque, éolienne, hydraulique ou biomasse). Les délégations régionales offrent également, au cas par cas, des subventions pour ce type d’installation.

• Citerne : crédit d’impôt à hauteur de 25 % pour les particuliers.

B. C.
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