CES CONFRÈRES QUI ONT PRÉFÉRÉ L’ART À L’ART VÉTÉRINAIRE

« J’avais voulu devenir vétérinaire parce que j’aimais les chevaux et la campagne. Je suis resté le citadin que je n’avais cessé d’être et le milieu de la médecine équine ne m’a pas attiré. Mais ce n’est pas par dépit que je ne suis pas devenu vétérinaire. J’aimais le métier et j’étais même allé assez loin dans les études. L’aspect “spécialiste de tout” me séduisait, pouvoir passer de la dermatologie à la chirurgie en passant par la radiologie… j’avais d’ailleurs une passion pour l’imagerie. J’ai juste été appelé par autre chose, qui n’a cessé de se développer depuis, et je n’ai plus jamais envisagé de changer. Pendant mes études, j’avais commencé à tourner quelques clips (en salle d’anatomie !), avec le matériel audiovisuel de l’école, et à faire des stages dans des sociétés de production. En fin de quatrième année, j’ai rencontré les Films d’Ici pour leur proposer un documentaire sur les petits chevaux du Zanskar. Le film ne s’est pas fait, mais je me suis mis à travailler pour eux, à Rome, alors que j’effectuais mon service à l’ambassade comme vétérinaire. J’ai aussi tourné là-bas un court-métrage qui m’a confirmé dans mon désir d’écrire et réaliser. A mon retour, j’ai continué aux Films d’Ici (en tant qu’assistant-réalisateur sur un documentaire de Nicolas Philibert, le réalisateur d’Etre et avoir). J’ai commencé à produire en 1988 et je réalise des films de temps en temps.

J’ai personnellement vécu mes études comme un enseignement supérieur qui m’a formé au travail et m’a donné la capacité d’affronter un certain nombre de situations. Nous sommes maintenant trois à diriger les Films d’Ici, avec un volume d’affaires annuel de dix millions d’euros. Partis du secteur documentaire, nous sommes aujourd’hui présents sur de nombreux terrains. Notre production peut aller de films pointus diffusés sur Arte, tard le soir, à du prime time sur France 2 (Versailles, le rêve d’un roi) en passant par des œuvres destinées à une diffusion en salle. Valse avec Bachir a, par exemple, fait plus de cinq cent mille entrées. Les documentaires que j’ai produits au départ n’avaient pas de lien avec le cinéma animalier et j’ai mis quinze ans avant de produire des films avec des animaux. Il y en a eu davantage ces dernières années et je suis même revenu à l’école vétérinaire d’Alfort pour un documentaire : Ne réveillez pas le chat qui dort, de Marianne Gosset. Nous préparons en ce moment un film important, La vie sauvage des animaux domestiques, qui portera un regard original sur les animaux de la ferme. Plus que le genre animalier en tant que tel, c’est la manière dont le sujet est abordé qui m’intéresse ; je porte avant tout une attention au récit. De temps en temps d’anciens amis de l’école voient les films que j’ai produits ou réalisés et ils m’appellent. »

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