Pathologie respiratoire
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Isabelle Desjardins
Les signes cliniques sont peu spécifiques et les échecs thérapeutiques fréquents.
L’herpès virus de type 5 (EHV 5) a été isolé lors de l’examen post-mortem de chevaux atteints de troubles respiratoires avec une fibrose pulmonaire multinodulaire, en 2007. Pour vérifier la responsabilité du virus dans les lésions et le tableau clinique de pneumonie restrictive, vingt-quatre chevaux atteints de fibrose pulmonaire multinodulaire ont été comparés à vingt-trois autres. Les analyses histologiques révèlent des inclusions virales intranucléaires dans les macrophages pulmonaires des premiers. En outre, l’antigène de l’ADN polymérase d’EHV-5 est détecté par PCR chez 79,2 % des chevaux avec une fibrose, au lieu de 8,7 % chez les témoins (qui souffrent de pneumonie interstitielle fibrosante d’origine indéterminée).
Les pneumonies interstitielles représentent un groupe hétérogène de maladies pulmonaires, relativement rares chez le poulain et le cheval adulte. Même si de nombreux agents étiologiques sont suspectés, leur cause reste souvent obscure.
Lors de pneumonie interstitielle, les parois alvéolaires sont lésées (alvéolite), ce qui entraîne une phase exsudative pendant laquelle des cellules inflammatoires se concentrent dans l’alvéole et l’interstitium alvéolaire. La phase suivante est proliférative : les pneumocytes de type II se multiplient, des cellules inflammatoires et des fibroblastes s’accumulent au sein du parenchyme. En réponse à cette inflammation chronique, une fibrose pulmonaire s’installe.
Les signes cliniques associés aux pneumonies interstitielles, quelle qu’en soit l’origine, sont variables (depuis l’absence de symptôme jusqu’à la détresse respiratoire aiguë) et non spécifiques (fièvre, toux, intolérance à l’exercice, tachypnée, jetage nasal).
Dans le cas particulier de la fibrose pulmonaire multinodulaire, des nodules multifocaux de fibrose coalescents, blanchâtres et de petite taille (de 1 à 5 cm de diamètre) sont présents au sein du parenchyme. Plus rarement, les nodules fibreux isolés sont de gros diamètre. Ils sont révélés par la radiographie et l’échographie thoracique.
David Wong et ses collaborateurs ont étudié les données cliniques issues de cinq chevaux présentant une pneumonie interstitielle nodulaire, pour lesquels l’examen histologique de biopsies pulmonaires confirme une fibrose pulmonaire multinodulaire. Leur âge s’échelonne de huit à vingt-quatre ans, avec une moyenne de treize ans. Aucune prédilection de genre ou de race n’est mise en évidence.
Les signes cliniques constamment présents chez ces chevaux (tachypnée, tachycardie, augmentation de l’effort respiratoire, perte de poids et fièvre) ne sont pas spécifiques. Seul l’un d’eux présente une détresse respiratoire.
Une leucocytose neutrophilique accompagnée d’une hyperfibrinogénémie est systématiquement observée. Trois chevaux sur cinq présentent une lymphopénie, compatible avec une infection virale chronique. L’analyse des gaz sanguins artériels révèle des degrés divers d’hypoxémie. L’examen cytologique des liquides de lavage broncho-alvéolaire et transtrachéal met en évidence d’abondants neutrophiles, dégénérés ou non. En revanche, la PCR spécifique d’EHV-5 est positive pour le liquide du lavage broncho-alvéolaire de trois chevaux et positive pour les biopsies pulmonaires de tous les chevaux.
Ainsi, une fibrose pulmonaire multinodulaire peut être suspectée chez des chevaux d’âge moyen à avancé qui présentent une pneumonie interstitielle de type nodulaire et ne répondent pas aux antibiotiques usuels.
Le pronostic de survie est généralement faible, mais une guérison et un retour à une activité sportive sont décrits après un traitement long.
Selon les auteurs, l’EHV 5 peut infecter les chevaux à un jeune âge, puis demeurer à l’état latent pendant plusieurs années avant de déclencher, chez certains, une fibrose pulmonaire multinodulaire. En outre, il n’est pas exclu qu’une association de plusieurs organismes pathogènes soit à l’origine de cette fibrose.
Les herpès virus de types 2 et 5 (EHV-2 et EHV-5) sont structurellement proches. Leur rôle pathogène chez le cheval est mal défini.
• L’infection par EHV-2 est associée à des pharyngites, des pneumonies, des lymphadénopathies, des kératoconjonctivites. Mais ce virus est aussi souvent isolé chez des chevaux sains.
• La prévalence d’EHV-5 à travers le monde est variable. Ce gamma herpès virus est détecté par PCR (écouvillons pharyngés et leucocytes sanguins) chez respectivement 48 et 64 % des poulains au sevrage et des jeunes pur-sang à l’entraînement qui ne présentent pas de signes cliniques.
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