Les races prédisposées ne se comportent pas toutes de façon similaire face à une hépatite chronique

Le labrador est la première race touchée par l’hépatite chronique. Viennent ensuite les cockers, les westies (en incluant les cairn terriers et les scottish terriers), le golden retriever, le dobermann et le bedlington terrier, selon notre confrère Juan Hernandez, qui s’appuie sur une étude récente⁽¹⁾. Ces races ne se comportent pas de la même manière devant l’hépatite chronique. Le labrador atteint est généralement un adulte, d’âge moyen. A la longue phase asymptomatique succède la phase symptomatique qui signe le passage à l’insuffisance hépatique. 75 % des labradors touchés présentent une surcharge cuprique. Chez le cocker, l’hépatite chronique concerne préférentiellement des mâles adultes. Au stade de l’insuffisance hépatique, ils peuvent présenter une encéphalose hépatique d’apparition brutale ou un syndrome hépato-cutané (craquèlement et décollement des coussinets plantaires). L’analyse histologique n’a jamais montré de surcharge en cuivre au niveau hépatique chez le cocker. Il s’agirait d’une hépatite à médiation immunitaire. Les westies sont atteints entre l’âge de deux et sept ans. L’expression clinique est également biphasique, avec une longue période asymptomatique. Le cuivre interviendrait dans 75 % des cas. Il convient donc de le rechercher et de le quantifier systématiquement chez ces races afin d’adapter le traitement. Chez le dobermann, les femelles sont nettement prédisposées, l’affection évoluant en trois phases. La première se caractérise par l’apparition de la surcharge cuprique, avant l’inflammation. L’hépatite à localisation centrolobulaire et l’élévation enzymatique apparaissent ensuite, vers l’âge d’un à trois ans. L’insuffisance hépatique liée à la cirrhose ne s’exprime qu’à l’âge de cinq à huit ans.

Le bedlington terrier présente également trois phases d’évolution bien identifiées : une d’accumulation du cuivre sans inflammation, pendant laquelle le chien est asymptomatique (un an), une d’augmentation des quantités de cuivre de façon majeure, associée à l’apparition de l’inflammation corrélée à une élévation enzymatique (plus de deux ans), puis une phase d’hépatite massive qui accompagne la cirrhose. Chez cette race, des tests génétiques sont actuellement disponibles et permettent un diagnostic précoce. L’histologie et le dosage cuprique sont utilisables dès un an. L’augmentation des paramètres hépatiques n’est effective que chez des animaux de plus de deux ans.

• (1) « Primary hepatitis in dogs : a retrospective review (2002-2006) », J. Vet. Intern. Med. Online, novembre 2008.