Entre nous
VOUS AVEZ LA PAROLE
Auteur(s) : Fabrice Bonin
Fonctions : praticien à Jouques (Bouches-du-Rhône)
Notre métier, par son statut libéral protégé, est assimilé à une profession de santé et, dans les faits, à une profession commerciale de services. Contrairement à toutes les autres professions libérales de santé, nous ne jouissons d’aucun privilège de financement par la Sécurité sociale et nous sommes assujettis à la TVA. Par conséquent, sur le terrain, nous travaillons comme des artisans ou des commerciaux, avec tous les inconvénients que cela implique (charges sociales massives, TVA au taux de 19,6 % sur les prestations, etc.), sans toutefois avoir la possibilité de développer nos entreprises, qui sont encadrées de manière draconienne par un Code de déontologie sévère et poussiéreux. Ainsi, nos revenus s’amenuisent d’année en année et notre profession régresse de manière inéluctable.
S’est ajoutée à ces difficultés une ouverture précoce, massive et non contrôlée de nos frontières à des confrères soumis à des conditions d’obtention du diplôme qui ne sont en rien comparables à celles de notre pays. Le sénateur Charles Guené semble s’en étonner et découvre l’ampleur du problème, puisqu’il écrit dans son rapport : « L’objectif du numerus clausus est désormais sans véritable objet au niveau français, dans la mesure où l’on s’inscrit naturellement dans le cadre européen de la directive 2005/36. Un élève français peu enclin à subir deux ans de classe préparatoire au concours ou ayant échoué à ce dernier ira “faire véto” en Belgique, par exemple. Par ailleurs, tout jeune ressortissant de l’Union, diplômé d’une école d’un Etat membre, verra son diplôme reconnu en France. En 2006, près de 42 % des vétérinaires qui se sont inscrits à l’Ordre avaient obtenu leur diplôme ailleurs que dans les quatre écoles vétérinaires françaises, 310 avaient obtenu leur diplôme dans une école étrangère contre 434 dans les écoles françaises. »
Nos aînés, membres de l’Ordre ou du syndicat, n’ont malheureusement pas su anticiper et prendre les décisions qui s’imposent. La conclusion du rapport Guené est limpide : « Il est aujourd’hui urgent de prendre acte des évolutions irréversibles pour en tirer les conclusions législatives et réglementaires à même de faire sauter les verrous d’achoppement et de hisser enfin la profession vers le haut. » A nous de prendre le train en marche et de nous activer pour mettre en place les solutions, dont certaines sont préconisées dans ce rapport. Il en va de l’avenir et du salut de notre beau métier.
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