Entre nous
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Du fait de mon exercice canin en milieu rural, les propositions d’assurance santé ne font pas partie de mon discours systématique lors des premières visites vaccinales, mais je les envisage régulièrement. Malheureusement, le nombre d’adhérents dans ma clientèle reste infime. Il s’agit des propriétaires de chiens de chasse et de rares clients particulièrement attachés au bien-être de leur animal, qui ont souvent eu de lourds frais vétérinaires pour un précédent animal. Bien entendu, ma façon de gérer les cas cliniques ne dépend pas de l’adhésion ou non à une assurance santé. Cependant, il est logique de constater que les examens complémentaires ou les traitements proposés sont plus facilement acceptés par les propriétaires qui ont souscrit une assurance. Il serait en effet agréable de ne travailler qu’avec des clients assurés, pour lesquels les contraintes financières ne feraient plus partie des choix médicaux et thérapeutiques. Mais il ne faut pas être dupe : les assureurs seraient à leur tour exigeants vis-à-vis de nos positions médicales. Serait ce une véritable avancée et cela nous apporterait-il une réelle liberté supplémentaire ? Il est légitime d’en douter. Dans ce sens, la systématisation d’une souscription à une assurance santé ne ferait qu’alourdir le budget “animal” des propriétaires qui, incontestablement, feraient l’impasse sur certains besoins de santé de base dont nous perdrions certainement le marché (pet food, vermifugation, gestion antiparasitaire, etc.).
Les assurances animalières deviennent essentielles à une pratique de qualité, car les propriétaires hésitent beaucoup moins à réaliser un examen complémentaire s’ils savent qu’ils seront remboursés. Nous conseillons systématiquement aux propriétaires de chiots d’en souscrire une au moment de la visite qui fait suite à l’acquisition ou dans les premiers mois de la vie de l’animal.
Le taux d’animaux assurés, environ 4 à 5 %, reste trop faible. Leurs propriétaires sont en général satisfaits. Tous les examens complémentaires ou les actes chirurgicaux nécessaires peuvent être réalisés sans hésitation.
Les assurances animalières me semblent indispensables et la communication sur ce sujet devrait être beaucoup plus développée. Elles ne doivent pourtant pas devenir obligatoires, car elles représentent un coût qui pourrait susciter la réticence de certains, plus modestes, à adopter un animal.
Les assurances animalières semblent l’une des solutions pour régler le problème du coût de plus en plus élevé des soins vétérinaires. J’en parle régulièrement à mes clients, surtout lorsque je pressens que l’animal risque de coûter cher en soins. J’ai peut-être tort de ne pas en parler davantage, mais cela fait parfois “calculateur” et “commercial”. En outre, lors de la venue d’un chiot, il y a déjà tellement de choses à dire. La part de clientèle assurée est faible, inférieure à celle que j’avais quand j’exerçais en région parisienne. Pourtant, je pense que les assurances s’adressent avant tout aux personnes les moins aisées, celles pour qui il sera difficile de débourser des sommes importantes en cas de soins coûteux. Lorsque les clients m’en parlent, je leur suggère parfois de créer un compte “coup dur” pour leur animal, sur lequel ils déposeront mensuellement une petite somme.
En matière d’assurance animalière, personne ne joue réellement le jeu : le vétérinaire a tendance à la conseiller quand il pressent des frais élevés, le client s’assure pour les mêmes raisons et j’ai souvent vu des compagnies mettre fin à un contrat lorsque l’animal coûtait trop cher, alors que le client était de bonne foi et assuré de longue date, avant l’apparition des troubles. Chacun veut “rentrer dans ses sous” et payer moins ou gagner plus qu’il ne cotise ou rembourse, d’où une perte de confiance. Seule une mutualisation, avec beaucoup d’assurés, pour un coût raisonnable, et des compagnies prêtes à couvrir réellement tous les risques, permettrait de développer et de pérenniser le système.
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