Revenus : des chiffres et des lettres !

Le texte du Journal du Net [relatif aux revenus des professions libérales⁽¹⁾, et notamment des vétérinaires] est superficiel, approximatif, voire erroné : par exemple, que signifie « une hausse d'imposition personnelle de 9 000 € », au regard de la seule situation professionnelle ? Toujours sur ce site, la profession vétérinaire (classée, pour 2007, avec une moyenne à 60 000 € de revenus nets d'après des chiffres de l'Unasa) serait « de plus en plus rentable (…). A ce rythme-là, [les vétérinaires] dépasseront bientôt les généralistes » en termes de revenus (sic !). L'analyse ne tient pas, car il reste 12 000 € d'écart en faveur des médecins. Les revenus de ces derniers auraient même augmenté de 16,2 % (2002-2007) versus 7,5 % pour les vétérinaires (croissance déjà corrigée de l'indice annuel des prix de l'Insee)… L'an passé, le même Journal du Net indiquait d'ailleurs, avec les mêmes sources, 51 000 € de revenus en 2005 et 54 000 € en 2006, précisant que « (…) les débuts peuvent être difficiles et les vétérinaires débutants ne gagnent parfois guère plus que le Smic ». De la source ou de l'analyse, d'où vient l'erreur ?

Les déclarations de revenus des vétérinaires libéraux sont traitées par trois principales associations de gestion agréées (AGA) : l'Agaps (dédiée aux professions de santé), les Associations régionales agréées des professions libérales (ARAPL) et, dans une moindre mesure, une multitude d'AGA sous l'égide de l'Unasa et de la Fnaga (compilant à elles deux 670 vétérinaires seulement). Mieux vaut donc, dans le détail, ne pas trop comparer entre eux les résultats diffusés par ces différentes AGA, ni entre vétérinaires, ni avec les autres professions libérales : les “populations” ne sont ni homogènes ni représentatives (type d'exercice, âge, région, temps de travail, etc.), et la définition du périmètre des “revenus” diffère significativement (BNC avant ou après Madelin, impact des SEL, etc.).

Certes, les ordres de grandeur sont respectés (+/- 10 à 20 % ?). Ainsi, le revenu moyen annoncé dans le Journal du Net (60 000 €) est compatible avec d'autres sources. Mais c'est la mise en perspective de toutes ces données qui permet de mieux cerner la réalité et d'analyser les différences et les évolutions. Rendez-vous prochainement pour connaître, comme chaque année depuis trois ans, l'analyse de Valovet⁽²⁾, traitée et détaillée à partir de la totalité des données enregistrées auprès de notre caisse de retraite (CARPV), soit près de neuf mille praticiens…

• (1) Voir le “Lu, vu, entendu” paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/2/2009 en page 7.

• (2) Valovet (valovet-contact@heliantis.net) est un groupe de réflexion sur la valorisation du vétérinaire et de ses actes, créé début 2006 par le SNVEL, qui a souhaité pour cela réunir plusieurs organisations socioprofessionnelles vétérinaires (CSOV, CARPV, Afvac, Avef, SNGTV et Vétos-Entraide).