Le GDS-France dresse le bilan de l'année 2008

Un gros point noir. Malgré le vaste champ d'action des Groupements de défense sanitaire (GDS), la fièvre catarrhale ovine, sujet majeur de l'année 2008, a massivement monopolisé les débats lors de l'assemblée générale de leur Fédération nationale, le 8 avril. La détérioration des relations entre les éleveurs et les praticiens est ainsi déplorée. Si les organisations professionnelles vétérinaires semblent encore tenues pour responsables d'une “surenchère” dans la gestion difficile de cette crise, le souhait de revenir à une collaboration constructive est émis. Une volonté renforcée par Matthieu Grégory, conseiller technique auprès du ministre de l'Agriculture, qui souhaite « préserver un espace de dialogue avec les vétérinaires. Le dialogue est une condition indispensable au succès d'une organisation sanitaire performante ». L'an passé, ce sont pourtant les propos trop ambigus des pouvoirs publics qui ont créé de nombreuses dissensions entre les deux familles professionnelles. Dans les rangs, des voix s'élèvent toujours contre les vétérinaires. Certains sujets comme la facturation ou la réalisation pratique de la vaccination sont encore sensibles, même si la complexité financière du système est admise comme preuve à décharge.

La gestion de la crise demeure mal comprise. Le taux de vaccination est d'environ 50 %, « loin des 80 % généralement fixés comme seuil d'efficacité d'une vaccination de masse  », déplore Michel Combes, secrétaire général du GDS-France, dans la présentation du rapport moral. La campagne de vaccination en cours rencontre quelques opposants, minoritaires, alors que la position des GDS et des pouvoirs publics est claire : des sanctions pourront être prises à l'encontre de ceux qui refusent de faire vacciner leurs bêtes. Les préfets peuvent repousser la fin de la prophylaxie du 30 avril au 30 juin, et les subventions seront maintenues.

L'inquiétude sur l'introduction d'un nouveau sérotype persiste

Pour l'avenir, la patience est de mise. La gestion future de la fièvre catarrhale dépendra des décisions communautaires autant que des retours de la campagne de vaccination 2009. Les différentes situations épidémiologiques observées chez nos voisins européens sont également étudiées, par exemple le succès de l'éradication du sérotype 4 en Espagne, soulignée par Claudine Lebon, sous-directrice de la santé et de la protection animale à la Direction générale de l'alimentation (DGAL). Des inquiétudes demeurent quant à l'introduction d'un nouveau sérotype, d'autant qu'un récent rapport⁽¹⁾ de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) conclut que « la probabilité d'introduction en France métropolitaine de sérotypes présents en Europe ou dans un pays sud-méditerranéen, de même qu'un sérotype exotique sans lien épidémiologique actuel avec l'Europe, est variable mais non négligeable pour l'année 2009 ». Elle est jugée extrêmement faible pour un transfert des sérotypes 1, 4 et 16 depuis la Corse.

• (1) Afssa, saisine n° 2008-SA-0329.