Des recommandations en cardiologie canine sont en cours d’élaboration

Les cardiopathies représentent une affection majeure chez le chien, puisqu’elles concernent 12 % de la population canine. « Pourtant, malgré la progression des connaissances (physiopathologie, diagnostic), la prise en charge de ces animaux en France n’est pas optimale, tant au niveau des critères diagnostiques et des examens paracliniques qu’à celui de la relation avec le propriétaire. Il n’existe pas de consensus ou de démarche formelle sur les modalités de gestion et de suivi des cardiopathies canines », témoigne Eric Bomassi, président du Groupe d’étude en cardiologie animale(Geca) de l’Afvac. « Les vétérinaires ont, face à ces maladies, une approche individuelle qui dépend de leur formation initiale, de leur expérience, de leur formation continue et des informations fournies par les firmes pharmaceutiques qui tendent à favoriser l’approche purement thérapeutique pour leur produit et qui n’ont pas d’alternative à proposer », poursuit-il. De ce constat est née la volonté d’élaborer des recommandations pratiques en cardiologie canine, dont l’objectif est de servir d’outils d’aide à la décision médicale afin d’améliorer la qualité des soins.

Un groupe de travail, composé d’Eric Bomassi, de Luc Hazotte, président du Groupe d’étude de recherche en management (Germ), et d’Isabelle Bublot, responsable de la consultation de cardiologie à l’école de Lyon, en partenariat avec Boehringer Ingelheim, s’est constitué pour élaborer ces recommandations. Leur sont associés des consultants spécialisés en nutrition, en gériatrie ou en néphrologie, ainsi qu’un groupe de lecture pluridisciplinaire de quinze vétérinaires experts. La mise en place de recommandations pratiques cliniques s’appuie sur une méthode combinant l’avis d’experts et une analyse standardisée de la littérature fondée sur la quantification du niveau de preuve scientifique.

Un recueil des recommandations sous forme de guide est prévu pour l’année 2010

Les recommandations seront éditées sous la forme d’un guide de bonnes pratiques en cardiologie, à la disposition des praticiens d’ici à un an. « Ces recommandations représentent une démarche originale, car elles prendront en compte le facteur “humain”, c’est-à-dire la relation propriétaire-animal-vétérinaire », souligne Luc Hazotte. L’accent sera porté sur l’aspect pratique, qui tient compte des objections potentielles des propriétaires et des critères financiers. Par exemple, la façon de « prendre en charge un caniche de neuf ans, avec une toux chronique et un souffle cardiaque, dont le propriétaire ne souhaite pas réaliser d’examens complémentaires » sera expliquée, précise Isabelle Bublot. Le but est de suivre et de fidéliser les clients en respectant leur volonté, quels que soient la situation, leur attente et leurs moyens financiers. Ainsi, il ne s’agit pas de « faire parfaitement, mais de faire au mieux », en se recentrant sur les relations avec les clients, conclut Eric Bomassi.