L’expérience est un atout pour négocier

Qu’elles soient cordiales ou tendues, les relations entre les étudiants et l’administration des écoles vétérinaires sont nécessaires et régulières. Logiquement, les représentants des associations d’élèves sont des interlocuteurs privilégiés pour les sujets relatifs à la vie de l’école. Ainsi, à Alfort par exemple, le président du cercle des élèves rencontre la direction environ une fois par mois. Ces réunions sont d’abord l’occasion d’une information mutuelle sur les projets de chacun. Elles visent aussi à trouver des réponses consensuelles aux souhaits et soucis exprimés de part et d’autre (à propos de la présence d’animaux de compagnie dans les chambres de la résidence des étudiants, par exemple). Les élèves s’impliquent également dans certains grands projets de l’établissement, comme la commémoration des trente ans de l’école de Nantes en septembre prochain, ou le rapprochement de Lyon et de Nantes avec l’école d’ingénieurs agronomes de Clermont-Ferrand (Enitac) et l’école d’ingénieurs agro-alimentaires de Nantes (Enitiaa) respectivement.

Un rôle dans les instances de gestion des écoles

Plus formellement, des représentants des étudiants siègent au conseil administratif et au conseil de l’enseignement et de la vie étudiante dans chaque ENV. Ces représentants sont élus par les étudiants en début d’année scolaire. Ils participent alors aux prises de décisions concernant l’orientation globale, le fonctionnement et le financement de l’établissement, mais aussi l’organisation de l’enseignement, des cliniques, et la définition des cursus pédagogiques⁽¹⁾. La mission de ces représentants peut dépasser le périmètre de l’école. Les étudiants ont ainsi su se faire entendre auprès de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche lors de la réflexion menée autour de la réforme du cursus vétérinaire en 2006.

Selon les situations, les étudiants regrettent le faible poids qu’ils font peser dans les décisions ou, au contraire, se félicitent d’être entendus. A Toulouse par exemple, ils ont fait part du mal-être de certains, engageant alors un projet de création d’une cellule de soutien psychologique. Dans tous les cas, ces rencontres permettent aux étudiants d’exprimer leurs points de vue, leurs attentes et leurs craintes, puis de chercher des compromis. L’expérience est alors un atout pour négocier, « car nous savons quoi demander et à qui, mais aussi comment, pour avoir des chances d’obtenir… », explique l’un d’eux. Et d’ajouter sans rancune : « Avec l’expérience, nous apprenons à connaître les rouages. Il est moins facile d’abuser de notre naïveté. » Une bonne communication entre les différents représentants des élèves, et avec les bureaux des élèves, permet aussi une meilleure efficacité des revendications étudiantes.

A Alfort, la renaissance du cercle alforien des représentants étudiants (Care) devrait pallier la perte d’information générée par la multiplicité et le turn over des élèves impliqués, et de favoriser la continuité de leurs actions.

• (1) Sur leur blog, les représentants des étudiants de l’école de Toulouse diffusent les comptes rendus des réunions des conseils, quelques commentaires et les textes de loi relatifs aux études vétérinaires (http://ceveenvt.unblog.fr).