La transpiration sanguine des veaux allemands donne des sueurs froides aux autorités suisses

Depuis le début de l’année 2008, une curieuse maladie décime les veaux âgés de deux à trois semaines dans plusieurs régions d’Allemagne. Plus de cent cinquante cas sont officiellement recensés, dont un grand nombre en Bavière. L pour qualifier cette affection. Le veau peut aussi saigner du museau, des yeux ou de tout autre orifice naturel. En présence de lésion cutanée, après une effraction traumatique, la pose d’une boucle d’Office vétérinaire fédéral suisse, malgré l’absence de cas sur le sol helvète, a demandé, fin mars, que tout cas suspect soit immédiatement signalé. L’incidence de cette affection est probablement sous-estimée, d’autant que, sans traitement et d’origine inconnue, elle ne fait l’objet d’aucune déclaration.

Les signes cliniques apparaissent chez des veaux âgés de deux à quatre semaines, parfois plusieurs dans un même élevage. Une pâleur marquée des muqueuses accompagne une forte hyperthermie, plus de 41 °C, qui ne rétrocède pas lors de l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Les saignements peuvent être spontanés, sous forme de gouttes de sang frais qui apparaissent sur une peau intacte, d’où l’utilisation des termes “sueur de sang” ou “transpiration sanguine” identification ou une simple injection, l’hémorragie peut être massive et incoercible. La plupart des veaux meurent par exsanguination, en quelques heures ou quelques jours. Les survivants présentent de graves infections secondaires, digestives, respiratoires, ou une infection des collections sanguines.

L’autopsie révèle des hémorragies importantes du tissu conjonctif sous-cutané sur l’ensemble du corps, ainsi que dans les intestins et la plupart des organes. Les hémorragies signent un trouble majeur de la coagulation du sang, associé à des lésions de la moelle osseuse et à une réduction massive du nombre de globules blancs et de plaquettes.

Plusieurs races ou croisements sont concernés, ce qui exclut une coagulopathie d’origine génétique. La plupart des maladies virales connues ont également été écartées, notamment la fièvre catarrhale ovine et la diarrhée virale bovine. Plusieurs pistes sont encore à l’étude.