Les échouages massifs de cétacés en Australie troublent les scientifiques

Plus de quatre-vingts globicéphales noirs (Globicephala melas) et quelques grands dauphins (Tursiops truncatus) se sont échoués dans la baie d’Hamelin, sur la côte Est australienne, au matin du 23 mars dernier. Malgré la mobilisation de nombreux volontaires aux côtés des agents du Département de l’environnement et de la conservation australien (DEC) et les efforts déployés pour sauver ces animaux, la plupart sont morts de déshydratation, d’hyperthermie ou encore en raison de l’action mécanique de leur poids, susceptible de léser leurs organes internes par écrasement avant qu’ils soient remis à l’eau. Quelques survivants ont été transportés par camion jusqu’à une autre baie où ils ont été remis dans l’océan, les sauveteurs espérant ainsi les éloigner de l’origine du drame.

La cause de ces échouages massifs reste un mystère, d’autant que cet incident n’est pas le premier du genre sur cette côte. Depuis 1984, plus de vingt épisodes de ce type se seraient produits. Récemment, près de deux cents globicéphales noirs, accompagnés de quelques grands dauphins, se sont échoués en Tasmanie. A peine un quart d’entre eux ont survécu. Plusieurs hypothèses sont envisagées pour expliquer ces phénomènes inquiétants, comme la perturbation du sonar des animaux par le radar de navires, ou leur désorientation à la suite d’événements climatiques. Les spécialistes suspectent également des troubles métaboliques liés à une dénutrition ou à l’accumulation de composés toxiques pouvant provoquer une confusion chez ces cétacés.

Bien que les deux espèces principalement concernées par les échouages ne soient pas considérées comme en danger de disparition, ces mortalités massives s’ajoutent à d’autres facteurs qui contribuent à fragiliser les populations, par exemple la dégradation des habitats, à laquelle contribue largement l’intensification du trafic maritime.

• Pour en savoir plus : www.dec.wa.gov.au