Dix ans après, quel est le bilan du passage à l’euro ? - La Semaine Vétérinaire n° 1359 du 09/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1359 du 09/05/2009

Entre nous

FORUM

Il est difficile de changer de repères

Christophe Lannoy, praticien à Auffay (Seine-Maritime).

Depuis dix ou quinze ans, les prix des produits de consommation courante ont flambé, c’est une certitude. Le demi-pression, le café ou le pain, par exemple, ont augmenté de 100 % ! Le passage à l’euro a favorisé la hausse, car les prix ont été arrondis à l’euro ou aux cinquante centimes supérieurs. Mais des revalorisations successives ont ensuite été appliquées. Les clients ont l’impression que tous les prix ont fortement enchéri partout, même lorsque ce n’est pas le cas. Dans notre structure, les évolutions de tarifs sont indexées sur l’augmentation du coût de la vie, une fois par an.

Plus généralement, l’adoption d’une monnaie unique dans l’Union européenne a sans doute favorisé les échanges. Bien ou mal, l’euro s’est renforcé par rapport au dollar et nous ne subissons pas les fluctuations que connaît la livre sterling, par exemple. Au quotidien, le passage à l’euro n’est pas aisé. Je regrette aujourd’hui de m’être moqué de ma grand-mère qui parlait en anciens francs ! Lorsque nous avons pris des repères dans une monnaie, il est difficile d’en changer. J’ai acheté ma clientèle avant le changement. Ma référence reste le franc et la conversion nécessite un effort, d’autant que le facteur multiplicateur n’est pas un chiffre rond.

L’euro a biaisé notre perception de l’inflation

Luc Hazotte, praticien à Saint-Sylvain-d’Anjou (Maine-et-Loire).

L’euro est devenu la monnaie de référence. J’ai supprimé la mention des prix en francs sur mes factures il y a trois ans, après que plusieurs personnes m’ont fait part de leur surprise en constatant la persistance du double affichage. Personnellement, l’achat récent d’une voiture et la construction de mon habitation voici trois ans m’ont aidé. Sans cela, j’aurais certainement continué à réfléchir en francs, notamment pour les montants importants.

Le passage à l’euro biaise notre perception de l’inflation en l’accentuant. En effet, nos références dans cette monnaie datent de 1999. Aujourd’hui pourtant, 1 € ne vaut plus 6,56 F d’alors, mais un peu moins de 6 F, en raison de l’érosion monétaire. Malgré tout, comme nous le constatons en faisant les courses, il est indéniable que nous avons subi une forte inflation depuis dix ans. Cette perception n’est pas en adéquation avec les taux d’inflation annuels annoncés par l’Insee. En effet, la base de calcul officielle est un panier moyen dont 7 % sont composés de produits de haute technologie. La forte baisse des prix de ces produits diminue artificiellement le taux global de l’inflation. Mais tous nos clients, en particulier les retraités et les familles à faible revenu, n’allouent par un tel budget à ce type de marchandises ! Pour plus de visibilité, il serait intéressant d’affiner le calcul par catégorie socioprofessionnelle.

Avec le passage à l’euro, malgré les mesures gouvernementales prises pour l’empêcher, une franche hausse des prix s’est opérée. Les entreprises avaient anticipé en augmentant leurs tarifs avant 1999. Dix ans après, cette hausse est encore perceptible sur les produits courants. Prendre un café coûte aujourd’hui 1,5 €. En 1999, qui aurait accepté de dépenser 10 F (et même 8,50 F, érosion monétaire comprise) pour un café ?

J’ai rapidement supprimé le double affichage

Christelle Jacopin-Varoqui, praticienne à Oiry (Marne).

L’euro est désormais la monnaie dans laquelle je raisonne… mais seulement depuis un an ou deux. Passer le cap a pris du temps. Toutefois, avoir des enfants qui ont à peine connu le franc a sans doute facilité la transition. Désormais, les clients raisonnent eux aussi en euros. Au départ, le double affichage était indispensable.

Aujourd’hui, il est rare qu’un propriétaire nous demande la conversion. Seules quelques personnes âgées raisonnent encore en francs (anciens d’ailleurs !).

Avec le jeu des arrondis, le passage à l’euro a automatiquement généré une augmentation des prix. Il est évident qu’il ne s’est pas fait à la faveur des clients. J’ai d’ailleurs rapidement supprimé le double affichage des tarifs des produits et des médicaments vendus au cabinet. En effet, il rendait l’inflation bien trop visible. Toutefois, aucun propriétaire n’a fait de réflexion dans ce sens. Les clients restent prêts à dépenser pour soigner leurs animaux. Et chacun s’est sans doute aussi résigné à la hausse générale du coût de la vie. Celle-ci est évidente, notamment au supermarché lors de l’achat des produits de consommation courante.

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