Bourgogne. Tuberculose bovine
Actualité
Auteur(s) : Lorenza Richard
La nouvelle procédure, qui nécessite plusieurs mois, suscite de la lassitude chez les éleveurs.
L’inquiétude gagne la Côte-d’Or. Dans plusieurs secteurs du département, les éleveurs ne cachent plus leur découragement face à la résurgence de la tuberculose bovine, y compris dans des cheptels de remplacement de troupeaux récemment abattus. Le premier cas est apparu en 2003. Deux à trois par an sont ensuite caractérisés, jusqu’en 2007, où onze foyers sont dénombrés. En 2008, dix-huit foyers sont confirmés, et ils sont au nombre de douze à ce jour cette année. Deux secteurs(1) bien délimités et différenciés sont concernés. La réalisation de typages a permis à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de mettre en évidence deux souches, dont chacune est inféodée à l’une des zones. Une action de chasse a été organisée exceptionnellement le 25 avril dernier, encadrée par l’Etat, pour procéder à des dépistages complémentaires (autopsies et analyses) chez les sangliers, atteints depuis deux ans. De même, un plan de prélèvement de blaireaux, en vue de la réalisation d’analyses, est déployé.
Depuis le début de l’année, la Côte-d’Or expérimente un protocole d’abattage partiel pour poursuivre la lutte contre la maladie sur son territoire. Si la réglementation impose l’abattage total du troupeau dès qu’un animal est reconnu infecté, un arrêté ministériel du 4 septembre 2008 permet en effet à ce département, ainsi qu’à la Dordogne, d’expérimenter l’abattage partiel. En novembre dernier, l’Afssa a établi le cadre scientifique du protocole, puis une instruction de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a structuré son application (voir ci-contre). Mais ces nouvelles procédures, qui nécessitent plusieurs mois de gestion, lassent les éleveurs, qui s’impatientent.
« Le terme “expérimental” du nouveau protocole fait peur, mais cela signifie qu’il faut accumuler des données si l’on veut dimensionner les mesures de manière pragmatique, en s’inscrivant dans le cadre général actuel, celui d’un pays au statut officiellement indemne de tuberculose », explique Pierre Aubert, directeur des services vétérinaires de Côte-d’Or. Aux éleveurs découragés, qui craignent de ne plus pouvoir vendre des bêtes issues parfois de plusieurs années de sélection, il rappelle que ce protocole rigoureux permet de leur garantir, ainsi qu’à leurs clients, que le troupeau n’est ni malade ni porteur de la maladie, et que le département garde son statut indemne.
Un élevage n’est éligible à ce protocole que si un seul des animaux est trouvé infecté. L’abattage total reste imposé dès lors que deux bovins se révèlent positifs. Le nouveau protocole distingue deux phases.
• Phase d’assainissement :
tous les deux mois, réalisation d’une série d’intradermo-tuberculinations simples (IDS) combinées au dosage d’interféron gamma (INTγ) sur du sang, afin de détecter au mieux les sujets positifs et douteux.
Ces animaux sont abattus pour rechercher d’éventuelles lésions, pratiquer de manière systématique des analyses PCR et une mise en culture sur les ganglions électifs pour rechercher la mycobactérie. Les méthodes de dépistage étant moyennement spécifiques et très sensibles, ces quelques abattages participent à ne laisser dans l’élevage que des animaux sans risque.
Pour terminer cet assainissement, une première série de tests IDS et INTg sans aucun bovin positif est nécessaire.
• Phase de requalification :
une série d’IDS est pratiquée deux mois après le contrôle négatif de fin d’assainissement, puis une autre six mois après la première. Si aucun bovin n’est positif, le troupeau est requalifié. Si au moins un bovin se révèle positif lors d’une de ces deux séries, le protocole recommence depuis le début.
L’ensemble de ce processus n’est appliqué que chez un troupeau à l’isolement et nécessite le volontariat de l’éleveur.
Un arrêté ministériel définira prochainement les conditions d’indemnisation des éleveurs.
Ces derniers sont en effet exposés à un minimum de dix mois de contrôles et de suspension de qualification, ce qui a un impact important en termes économiques et commerciaux.
L. R.La tuberculose bovine est une maladie légalement réputée contagieuse dont la France est officiellement indemne depuis 2001.
Mais 50 à 80 foyers sont dénombrés chaque année, essentiellement répartis entre la Dordogne, la Côte-d’Or, les Pyrénées-Atlantiques,les Landes, la Corse, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault et le Gard.
Pour plus de renseignements, consulter les avis de l’Afssa sur www.afssa.fr
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