Le commandant François Charneau est toujours sur le pied de guerre - La Semaine Vétérinaire n° 1360 du 15/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1360 du 15/05/2009

Le vétérinaire en chef des pompiers de Rennes

Éclairage

UNE JOURNÉE AVEC…

Il intervient aussi bien pour prendre en charge une baleine échouée sur la plage qu'un camion de bétail renversé sur la route.

Il peut quitter à tout moment son cabinet de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine). Accident de la circulation ou incendie dans une exploitation agricole, les journées de François Charneau (T 77) se suivent, mais ne se ressemblent pas. C'est d'ailleurs ce qui l'a poussé à s'engager chez les pompiers. S'il souhaitait se rendre utile, il voulait aussi sortir des sentiers battus, casser la routine de la pratique en cabinet. « Quand vous êtes appelé sur une intervention, vous ressentez une grosse montée d'adrénaline. » S'engager le titillait depuis longtemps. Il avait “tâté” la vie de pompier en collaborant avec ceux de sa commune, lors de missions ponctuelles. Une fois sauté le pas, en 1995, il n'a jamais regretté. « Il faut savoir s'intégrer à une équipe, être prêt à côtoyer des gens de tous les âges et de tous les milieux sociaux. C'est ce qui m'a plu. J'ai maintenant des amis que je n'aurais jamais rencontrés autrement. »

Installé en association mixte depuis 1981 avec deux confrères et deux assistantes salariées, il a d'abord fallu négocier les conditions de son implication chez les pompiers. « Mes associés m'ont aidé et soutenu, souligne-t-il. Ils acceptent que je puisse être obligé de partir à tout moment. »

Le terrain, mais aussi la formation

Ses interventions, qu'il partage avec quatre autres vétérinaires volontaires en Ille-et-Vilaine, vont de la prise en charge d'une baleine échouée sur la plage au chat coincé dans un moteur de voiture en passant par des camions de bétail renversés sur la route. De tels accidents de la circulation se produisent près de cinq fois par an dans cette région agricole. « Quand l'appel nous parvient, nous ne savons jamais trop sur quoi nous allons tomber. C'est intéressant, car il faut réagir vite et trouver rapidement la meilleure solution au problème. »

L'an passé, François Charneau est “sorti” vingt-deux fois. A ces interventions se sont ajoutées les sept journées de formation dédiées aux autres pompiers, ainsi que huit réunions annuelles et sa propre formation (apprendre à reconnaître les fumées, à réagir en cas d'arrêt cardiaque, etc.) « Cela prend du temps, il ne faut pas se leurrer. La plupart des réunions ont lieu une fois la journée de travail terminée. Il faut aimer ça, sinon cela ne vaut pas le coup. » Car ce n'est pas le salaire qui attire les volontaires. 10,46 € de l'heure pour un vétérinaire (au lieu de 8 € pour un pompier “de base”), ce n'est pas mirobolant.

Les vétérinaires volontaires sont surtout attirés par l'originalité et la diversité de leurs interventions. Ils sont appelés pour des missions d'hygiène et d'inspection des denrées d'origine animale (Hidoa), notamment lors d'accidents mettant en cause un camion frigorifique. Ils doivent alors veiller au bon respect de la chaîne du froid. Ils sont aussi chargés du suivi des équipes cynotechniques et de la gestion de la pharmacie vétérinaire (stocks d'anesthésiques et d'euthanasiants). Il leur revient également de mettre en œuvre les plans d'intervention en cas d'épizootie comme la grippe aviaire ou la fièvre aphteuse.

Savoir évaluer la dangerosité d'un animal

Et quand il n'est pas sur le terrain, le vétérinaire forme les équipes animalières des pompiers et peut intervenir dans différentes compagnies pour sensibiliser sur les risques liés aux animaux. « Cela permet aux pompiers de bien réagir face à chaque type d'animal et de savoir s'il est nécessaire de faire appel à un vétérinaire ou non, explique François Charneau. Par exemple, son intervention est systématiquement nécessaire pour pratiquer les anesthésies ou les euthanasies. » Mais grâce aux formations qu'il a données, notre confrère n'est plus systématiquement appelé lors de problème avec un chien. « Mes collègues savent évaluer la dangerosité de l'animal. C'est beaucoup plus sécurisant pour eux et pour les personnes qu'ils doivent aider. »

Enthousiaste et volontaire, François Charneau s'est impliqué de plus en plus, jusqu'à devenir vétérinaire en chef. « J'y trouve toujours autant de plaisir, même si les contraintes sont évidentes. Je n'irais pas jusqu'à dire que les pompiers sont une famille, mais j'y ai trouvé beaucoup de respect et de camaraderie. »

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