Les très petites entreprises résistent relativement bien à la crise mondiale

Les très petites entreprises (TPE, jusqu'à neuf salariés) semblent mieux résister à la crise que leurs aînées, les petites et moyennes entreprises (PME, moins de cinq cents salariés). C'est ce que montre une enquête Ipsos⁽¹⁾ réalisée pour la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) et publiée au début du mois.

56 % des patrons de TPE affirment ainsi maintenir leur niveau d'activité ou même être en croissance, au lieu de 50 % pour les PME. Néanmoins, 14 % des dirigeants de TPE estiment que la survie de leur entreprise est menacée, versus 12 % chez les PME. Ces données révèlent l'ambivalence de la situation actuelle des petites entreprises : elles font partie de celles qui résistent le mieux à la crise, notamment grâce à leur souplesse et à leur flexibilité, mais la survie de la plupart d'entre elles est également en jeu, leur taille ne leur permettant pas de résister aux effets de la crise économique.

Des écueils pour les TPE, mais des emplois préservés

Cette crise, désormais bien installée, a un impact différent d'un secteur d'activité à l'autre, comme le relève également ce sondage. Le secteur des services (celui des cliniques vétérinaires) est particulièrement touché : 45 % des dirigeants subissent une baisse d'activité sérieuse, alors qu'à l'inverse, 55 % des patrons dans le secteur du commerce et 61 % dans la construction et le bâtiment voient leur activité se maintenir ou progresser. Le secteur de l'industrie, quant à lui, est le plus durement atteint : 53 % des patrons sont confrontés à un fort ralentissement de leur activité ou estiment que la survie de leur entreprise est en jeu.

Les TPE doivent faire face à trois principaux obstacles : la perte de certains clients (31 %), la diminution du carnet de commandes (30 %) et la pression des acheteurs pour une baisse des prix (20 %). Les difficultés de financement mises en avant au tout début de la crise sont moins prégnantes aujourd'hui : seuls 10 % des chefs d'entreprise rencontrent des résistances de la part de leur banque pour le financement quotidien de leur activité et 9 % ont du mal à financer leurs investissements.

Malgré ce contexte difficile, les dirigeants des TPE restent plutôt optimistes pour l'emploi dans leurs structures. 80 % tablent sur un maintien ou une hausse de leurs effectifs au cours de l'année (versus 74 % pour les PME). « Il est important de rappeler que l'emploi est la dernière des variables d'ajustement des TPE et des PME, note la CGPME. Les patrons ne se séparent qu'en dernier recours de leurs salariés. »

En revanche, près d'un dirigeant de TPE sur cinq anticipe une augmentation des coûts d'achat et 26 % une baisse des investissements. En outre, 90 % d'entre eux pensent qu'ils vont devoir geler, voire diminuer (28 %) leur rémunération.

• (1) Enquête réalisée du 3 au 10/4/2009 auprès d'un échantillon représentatif de 804 patrons de PME et TPE de 1 à 500 salariés.