Congrès de la SNGTV. Commission équine
Actualité
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
Deux journées dédiées à l’équine se sont tenues les 14 et 15 mai dernier, dans le cadre du congrès de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) à Nantes. Les vedettes en étaient le poulain nouveau-né et la parasitologie.
La première partie s’est intéressée à la préparation de la poulinière et au nouveau-né en bonne santé : « La jument reproductrice subit de fortes variations de ses besoins alimentaires au cours de son cycle de reproduction, a rappelé Bernard Lesobre, praticien à Aix-les-Bains (Savoie). Menacée de suralimentation en fin de gestation, elle risque d’être sous-alimentée en début de lactation, alors qu’elle doit enchaîner au plus tôt une nouvelle gestation. Pour lui assurer la meilleure fécondité, il convient de moduler le niveau et l’équilibre de la ration d’après son stade physiologique. » Selon notre confrère Jean-Jacques Roy (Saint-Gaultier, Indre), pour produire des poulains sains et performants, la jument doit être en bonne santé : « Vermifugations régulières et spécifiquement adaptées, respect du planning des vaccinations, soins dentaires et maréchalerie sont les principaux éléments que le vétérinaire doit gérer. »
De son côté, Pierre Lekeux (université de Liège, Belgique) a remarquablement présenté la physiologie de l’adaptation à la vie extra-utérine : la naissance, période critique de la vie de l’animal, représente un stress conséquent pour l’organisme. En effet, la rupture du cordon ombilical au moment du poulinage suppose que les nombreuses fonctions préalablement assurées par le placenta soient prises en charge, quasi instantanément, par le nouveau-né lui-même. Il doit en effet assurer sa survie, notamment par la mise en place d’une fonction respiratoire et d’échanges gazeux efficaces : « Il s’agit d’un véritable miracle ! »
Dans le cadre de l’examen clinique général du nouveau-né, la visite postnatale a pour objectif principal de vérifier que le poulinage s’est bien passé et que le poulain s’adapte bien à la vie extra-utérine. Le praticien, qui connaît les paramètres physiologiques et comportementaux spécifiques de la période néonatale, devra effectuer un examen clinique complet afin de détecter au plus tôt les poulains à risque.
En deuxième partie de journée, les intervenants se sont penchés sur le nouveau-né malade. Claire Laugier (Afssa de Dozulé) a présenté les principales causes de mortalité au cours de la première semaine de vie, illustrées par les résultats d’une étude rétrospective sur quelque mille poulains autopsiés à l’Institut de pathologie du cheval (IPC). Les maladies infectieuses, les troubles d’origine hypoxique ou ischémique, ainsi que les lésions traumatiques sont à l’origine des pertes les plus fréquentes, de la naissance à sept jours de vie. En outre, un taux non négligeable de mortalités est enregistré à la suite de manipulations inappropriées, lors des oins prodigués au poulain (perforation du côlon lors de lavement, broncho-pneumonies par fausse déglutition, etc.).
Jean-Marc Betsch, praticien à Méheudin (Orne), a détaillé les affections qui touchent plus particulièrement le poulain faible (septicémie, anoxie, immaturité) : « En début d’évolution, les symptômes peuvent sembler frustes et communs à plusieurs entités, il faut donc effectuer un examen clinique complet et minutieux. Les analyses de laboratoire sont également importantes pour le diagnostic et le suivi du poulain. Un plan de traitement, à la fois non spécifique (fluidothérapie, antibiothérapie, nutrition, réchauffement, soins généraux) et spécifique de certaines affections, est alors mis en place, puis réévalué plusieurs fois par jour. Le poulain doit aller mieux au cours des quarante-huit premières heures, sinon le pronostic s’assombrit. » La journée s’est terminée par une session pratique dynamique, animée par différents confrères de la commission équine de la SNGTV sur des sujets variés tels que la réhydratation électrolytique, le colostrum et la plasmaphérèse, l’antibiothérapie, la gestion des entropions, l’échographie ombilicale, le cas particulier des ânons et des races de chevaux lourds, le poulain orphelin.
La remise des prix de thèse aux trois lauréats sélectionnés a suivi la présentation de leur travail :
• Pierre Jacob (ENVN) : « Apport de l’échographie pulmonaire chez les équidés sains et pathologiques. »
• Anne Savoie (ENVL) : « Modules d’enseignement interactif et informatisé sur le triage du cheval en coliques. »
• Marion Fillet (ENVL) : « Modules d’enseignement interactif et informatisé sur les pathologies chirurgicales courantes chez la jument. ».
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