La journée de cas cliniques privilégie l’échange d’expériences entre praticiens

Six cas ont été choisis pour la deuxième journée de cas cliniques en pratique rurale, le 28 mai dernier, organisée conjointement par l’école de Lyon, les Groupements techniques vétérinaires (GTV) de Rhône-Alpes, Bourgogne et Auvergne, et Merial. « Nous les avons limités volontairement, afin de les compléter par des bases théoriques et permettre une réelle discussion entre les confrères », a précisé Jacques Devos, trésorier du GTV Rhône-Alpes.

Durant cette rencontre, à laquelle les étudiants étaient conviés, la présentation de chaque cas par le vétérinaire l’ayant diagnostiqué a été complétée par la synthèse d’un enseignant de l’ENVL, puis suivie d’une discussion entre praticiens. Ils ont ainsi pu partager leur expérience sur la paramphistomose bovine (nouvellement dénommée amphistomose), une infestation parasitaire encore sous-diagnostiquée. Ces dernières années, les conditions climatiques (plus grande pluviométrie) ont favorisé la dissémination des parasites, que les fascioliscides de nouvelle génération ne traitent pas (seul l’oxyclozanide semble actif contre les paramphistomes). Pour ces raisons, il est conseillé aux confrères d’intégrer cette maladie, considérée comme émergente en France, dans le diagnostic différentiel des entérites aiguës des ruminants, sans fièvre, survenant sur des pâturages humides. La journée a aussi été l’occasion d’un point sur les mammites à coliformes, à l’origine de déformations importantes des fromages, et sur l’aspergillose en élevage de dindes, responsable de mortalités et de retards de croissance. Un tableau clinique typique de fièvre catarrhale ovine a été décrit dans un troupeau de vaches non vaccinées. Un cas associant babésiose et diarrhée virale bovine (BVD) thrombopénique chez une vache d’un mois après son introduction dans un cheptel a ensuite soulevé la question du diagnostic différentiel. Cet animal étant primo-infecté, babésiose et BVD se sont aggravées mutuellement. Ce cas a aussi permis de rappeler le danger que représente l’introduction d’un animal en gestation dans une exploitation, et l’intérêt de tester le veau à la naissance, une mesure qui a été longuement discutée par les praticiens. Le dernier cas présenté concernait une dermatose par hypersensibilité chez des chevaux de sport, apparemment due à la paille utilisée. Il a mis en évidence la difficulté de la démarche diagnostique en dermatologie équine. Une visite des nouveaux hôpitaux bovins de l’école de Lyon a par ailleurs été organisée pour la soixantaine de confrères présents. Une participation en hausse, « signe d’une bonne collaboration entre les organisateurs et les praticiens », selon Théodore Alogninouwa, professeur de pathologie du bétail et responsable de ces journées à l’ENVL, qui espère dépasser une centaine de participants l’an prochain. « C’est la preuve que ce principe plaît et intéresse », a conclu Jacques Devos, avant d’inviter les praticiens « à prendre stylo et appareil photo pour documenter leurs cas cliniques et venir les présenter en mai 2010 ».