L’Afssa remet en question la pertinence des traitements insecticides systématiques

Le traitement insecticide systématique des animaux, des bâtiments et des moyens de transport est-il justifié ? Telle est une partie de la question à laquelle l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), autosaisie le 31 mars dernier, tente de répondre. Le Groupement d’expertise collective d’urgence (Gecu FCO) a donc transmis son avis et ses recommandations, accompagnés des références bibliographiques sur lesquelles il s’appuie, le tout repris dans l’avis de l’Afssa du 7 mai, disponible sur le site⁽¹⁾ depuis seulement quelques jours.

Il apparaît que la lutte anti-larvaire, la désinsectisation des gîtes larvaires, n’a pas d’intérêt. La lutte contre le vecteur adulte dans l’environnement doit être évitée, en raison des conséquences potentielles sur l’environnement autant que du manque d’informations relatives à l’efficacité des traitements. Celle-ci est difficile à estimer pour les bâtiments et les moyens de transport, faute de données suffisantes, malgré quelques études. Le traitement des animaux a une efficacité relative, en raison des concentrations nécessaires dans les zones où les Culicoides piquent les animaux.

Dans un contexte où la plupart des animaux sensibles ont une immunité suffisante, d’origine naturelle ou à la suite de la campagne de vaccination qui doit se terminer dans quelques jours, l’Afssa conclut que « le recours obligatoire et systématique aux traitements insecticides des animaux, des bâtiments et des moyens de transports n’est pas pertinent ». Le seul cas où la désinsectisation systématique et globale serait justifiée est l’arrivée d’un nouveau sérotype ne bénéficiant pas d’un vaccin. Cependant, la désinsectisation – une recommandation en accord avec les mesures déjà appliquées – est conseillée pour les animaux qui présentent un risque particulier, non vaccinés ou infectés avec ou sans signes cliniques, ainsi que pour les déplacements d’animaux sensibles originaires d’un foyer ou d’une zone qui comporte un foyer actif. L’Afssa ne remet pas en cause les dispositions appliquées jusque-là, car le contexte (doses vaccinales insuffisantes) était différent. La situation ayant évolué, les mesures techniques à venir devraient donc être adaptées à la nouvelle donne.

• (1) www.afssa.fr