Et le gagnant est…

Loin des paillettes et du tapis rouge du festival de Cannes a eu lieu récemment le festival de Marcillat-en-Combraille, qui a honoré les œuvres les plus brillantes du ministère de l’Agriculture.

Le Grand prix spécial général Gamelin a été décerné, à l’unanimité du jury et sous les acclamations du public, à La campagne FCO 2008. Cette récompense est un hommage au général Gamelin qui a réussi, il y a cinquante ans, à rater une campagne du début à la fin, depuis la préparation jusqu’à la débâcle, avec une incompétence qui n’avait d’égale que sa suffisance.

La Palme d’or est revenue à La loi sur la pharmacie. Il s’agit d’une œuvre assez glauque dans laquelle un dangereux trafiquant de vermifuges canins est sous la menace d’une mise en examen et passible d’emprisonnement prolongé. Lors de la remise de cette récompense, le lauréat, après avoir remercié tous ses collaborateurs, selon la tradition, a exprimé sa profonde gratitude envers le Conseil de l’Ordre des vétérinaires, « sans qui cette œuvre n’aurait pu être ce qu’elle est ».

Au titre des « productions étrangères au ministère de l’Agriculture », les textes sur les chiens dangereux, produits par celui de l’Intérieur, ont été retenus. Cela ne constitue pas une surprise, ce ministère ayant déjà publié dans le passé des textes inapplicables, incohérents et opportunément démagogiques. On notera que la bande-annonce est la partie la plus réussie.

Dans la catégorie des courts métrages, nous avons repéré un véritable joyau, tant il est vrai que les exploits les plus inutiles sont les plus beaux. L’arrêté ministériel du 10 octobre 2008, article 6, qui précise les informations sur la vaccination contre la rage que le vétérinaire doit enregistrer et conserver pendant un an, oublie le nom et l’adresse du propriétaire, le nom du vaccin et son numéro de lot ! Un authentique chef-d’œuvre.

Si tous ces artistes méconnus acceptent de sortir de l’anonymat, nous nous ferons un plaisir de leur offrir un exemplaire des œuvres de Courteline.