La cyfluthrine et le pyriproxyfène sont associés dans un antiparasitaire d’environnement

Devenez docteur en moquettes ! » Non sans humour, pour le lancement du nouvel insecticide Advanthome®, notre confrère Christophe Le Sueur, responsable technique chez Bayer, souligne l’intérêt de traiter l’environnement, en particulier les moquettes, pour éliminer les œufs et les larves de puces. Synthétiques, en laine ou en coton, bouclées ou frisées, les moquettes ne retiennent pas les œufs et les larves de la même façon. Généralement, les sprays ne pénètrent que sur 6 mm, soit un tiers de l’épaisseur d’une moquette moyenne.

La nouvelle gamme d’insecticides d’environnement que présente Bayer comprend deux produits. Un fogger (210 ml) diffuse dans la pièce de l’habitat (50 m²) des microgouttelettes de 5 µm qui se déposent en surface (sauf sous les meubles). Leur pouvoir pénétrant est faible. Le spray, un aérosol de 405 ml, projette des gouttelettes plus grosses (200 µm) avec un pouvoir pénétrant renforcé et une diffusion ciblée, notamment pour les voitures et les endroits inaccessibles au fogger.

Un marché de niche qui a doublé en cinq ans

Advanthome® associe deux principes actifs : un inhibiteur de croissance (IGR), le pyriproxyfène, et un pyréthrinoïde, la cyfluthrine, surtout pour son action adulticide. Par inhibition de l’hormone juvénile des insectes, le pyriproxyfène possède une action ovicide (et de stérilisation des puces), larvicide et nymphicide (en inhibant la pupaison). Les doses délivrées par le fogger (1 500 µg/m²) ou le spray (1 800 µg/m²) sont largement supérieures à celles nécessaires pour obtenir ces effets : entre 0,01 µg/m² (exposition continue) et 5 µg/m² (exposition courte sur vingt-quatre heures). La rémanence dans l’environnement est de six mois.

Les IGR n’ont pas d’effet sur les tiques en raison de l’absence d’hormone juvénile chez ces acariens. S’ils ne sont pas toxiques pour les mammifères, il n’en est pas de même pour les organismes aquatiques. Il convient donc de couvrir les éventuels aquariums avant l’application des produits.

La cyfluthrine, un pyréthrinoïde déjà utilisé en productions animales, présente une action adulticide avec un effet immédiat sur les puces et les tiques (action knock-down) et rémanent pendant six à huit semaines (avec une demi-vie de dégradation dans l’environnement de l’ordre de quatre semaines). La cyfluthrine présente également un effet ovicide et larvicide. En outre, « elle n’est pas toxique chez le chat », indique-t-on chez Bayer

Aujourd’hui, les antiparasitaires d’environnement représentent à peine 5 % du chiffre d’affaires des ventes totales d’antiparasitaires. Pourtant, en trois ans, leur marché a pratiquement doublé pour atteindre 2 à 2,5 millions d’euros HT (en prix fabricant). Selon une enquête réalisée en avril dernier, les vétérinaires les prescrivent en cas d’échec, d’infestations massives ou encore de piqûres de puces chez les propriétaires. Les auxiliaires, pour leur part, les recommandent davantage en prévention. De par leur action sur l’ensemble du cycle, ces produits, à la base de la lutte intégrée, sont en effet principalement destinés à la prévention.