La profession en Bolivie
Éclairage
INTERNATIONAL
La médecine des animaux de compagnie en est à ses débuts et doit faire face à un manque chronique de matériel. Il existe malgré tout un secteur de pointe, celui des animaux à haute valeur génétique.
Bénéficiant de l’extraction des hydrocarbures et du développement d’un important pôle agro-industriel, Santa Cruz est la ville la plus riche de Bolivie. Son université vétérinaire est bien équipée. C’est un centre de référence et de recherche pour la lutte contre la rage grâce à son laboratoire financé par la coopération japonaise, tout comme la fourrière municipale, qui est intégrée à l’université. Les chiens non réclamés dans les trois jours deviennent la propriété de l’école. Jusqu’à récemment, les étudiants recevaient un chien par groupe de cinq pour s’exercer aux techniques chirurgicales.
La médecine des animaux de compagnie en est à ses débuts, sauf dans quelques cliniques d’un bon niveau, dans les villes les plus cossues. Les vétérinaires doivent se débrouiller avec les moyens du bord. Le niveau de vie est plutôt bas et l’approvisionnement en matériel est difficile. Rares sont les cliniques qui possèdent un appareil de radiographie, le microscope est exceptionnel, l’échographe une utopie. Les universités reçoivent les cas référés lorsqu’elles sont mieux équipées.
Faire soigner son chien reste un luxe. Une fois par an, la Journée du chien propose à tous des petits cadeaux, ainsi que des consultations et primo-vaccinations gratuites, dans une ambiance festive. Des campagnes de vaccinations gratuites contre la rage sont organisées régulièrement.
Les cliniques vétérinaires offrent des services variés qui vont du toilettage au pet-shop, de l’alimentation à la pharmacie, en passant par la médecine et la chirurgie, parfois même jusqu’aux analyses de laboratoire. Les affections les plus fréquemment rencontrées sont les problèmes parasitaires (l’ehrlichiose, la babésiose, la giardiose, les verminoses, etc.), mais aussi les dermatoses, la maladie de Carré (90 % des chiens vendus en animalerie en sont porteurs) et les traumatismes.
L’élevage bovin en Bolivie est résolument extensif, sur des terrains gagnés sur la forêt amazonienne et sur la pampa humide. Quelques exploitations dépassent les vingt mille têtes, mais de nombreux paysans pauvres ne possèdent que quelques bêtes. Le bétail est rustique, les vétérinaires pratiquent généralement une médecine de troupeau.
La vaccination contre la fièvre aphteuse est la seule obligatoire et elle est organisée par les éleveurs. La rage, la brucellose, la leucose, la tuberculose sévissent encore dans certaines régions.
La vente de médicaments représente le revenu principal, voire exclusif de beaucoup de vétérinaires. Les visites de conseil sont généralement gratuites. Des officines, non tenues par des confrères, vendent également des médicaments, en toute illégalité.
Il existe malgré tout une médecine de pointe, destinée aux animaux à haute valeur génétique, avec insémination artificielle, transplantation embryonnaire et fécondation in vitro, en collaboration avec les universités et les pays voisins. Certains taureaux de race peuvent atteindre des prix comparables à nos meilleurs charolais. Les ventes et les concours sont des événements mondains, qui réunissent dans la région de Santa Cruz les gros éleveurs, la haute société et des hôtesses au physique étourdissant.
Le niveau de vie des vétérinaires est assez faible et le métier est peu reconnu. Un confrère employé gagne autour de 200 $ par mois. Ils sont nombreux à cumuler les occupations, certains possèdent même une petite exploitation. Un praticien équin expérimenté peut espérer gagner entre 1 000 et 1 500 $.
Les Boliviens sont de grands amateurs de chevaux, tant pour le sport que pour le travail. Les courses, les concours d’obstacles, les rodéos, l’hippisme rural sont pratiqués dans le pays. Les vétérinaires équins bénéficient d’une bonne réputation. Ils supervisent le déroulement des épreuves. Tout comme dans les autres secteurs, le manque de matériel se fait aussi sentir en équine.
Dans de nombreuses régions de Bolivie, les paysans se sont organisés en communautés où ils survivent dans un grand dénuement. Certaines municipalités proposent des projets de développement économique local. Par exemple, la municipalité de San Ignacio aide les petits éleveurs et emploie des vétérinaires pour leur offrir un appui technique et des formations. Dans le pays, beaucoup de confrères sont impliqués dans ce genre de projets, qui constituent un autre débouché pour eux.
Peut-être davantage que l’exploitation forestière elle-même, l’élevage extensif est l’une des causes de la destruction de la forêt amazonienne. Quelques vétérinaires, tant boliviens qu’étrangers, travaillent dans les organisations non gouvernementales à la sauvegarde de celle-ci. Des programmes tentent de raisonner l’exploitation des sols, de valoriser celle des produits non ligneux de la forêt et d’inciter les éleveurs à maintenir un couvert arboricole le plus dense possible sur leurs pâtures. Jusqu’à présent, l’éleveur qui défrichait supprimait tous les arbres et les brûlait. En maintenant certains arbres, il sera parfois possible de doubler la production fourragère, tout en améliorant la qualité écologique et le continuum forestier.
La Bolivie compte 11 universités vétérinaires : 4 publiques (d’un bon niveau) et 7 privées (de moins bonne réputation). Bien que chacune possède sa spécialité (La Paz pour les camélidés, par exemple), toutes les universités publiques tentent d’uniformiser leur cursus : 6 mois de cours préuniversitaires, un examen d’entrée, puis 10 semestres qui s’orientent de plus en plus vers la pratique avec le temps. A la fin des études, il existe plusieurs voies de titularisation :
– l’excellence : une note minimale de 14 dans toutes les matières, durant toutes les études ;
– la soutenance d’une thèse ;
– un travail dirigé : 6 mois de stage encadré ;
– le “diplomado” : 3 mois de théorie suivis de 3 mois de pratique ;
– un test de connaissances.
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