Une chaîne de solidarité est créée pour mieux soigner les grands singes

Adrénaline, amoxicilline, dexaméthasone, furosémide, diazépam, etc. Toutes ces molécules, courantes dans les cliniques, manquent pourtant cruellement dans certains centres de sauvegarde de la faune sauvage, en raison de leur coût élevé. C’est notamment le cas pour le centre Ape Action Africa (AAA), basé près de Yaoundé au Cameroun, qui lutte contre le trafic de viande de brousse.

Forte de ce constat, notre consœur Perrine De Vos, passionnée de primatologie, s’est lancée dans un projet de collecte de médicaments auprès des vétérinaires français et belges (voir encadré). Ces traitements permettront de soigner les grands singes victimes du trafic, avant de les placer dans des centres de réhabilitation.

Le « gibier africain » s’invite dans les menus, même en Occident

La consommation de viande de brousse a beau être illégale, elle est en nette augmentation et décime gorilles, bonobos et autres chimpanzés. « Cette viande est désormais consommée jusque dans les restaurants de New York, de Londres et même de Paris. » Avec la déforestation, les voies d’accès pour les braconniers sont plus aisées et le commerce de viande de brousse est florissant. « Selon certains organismes, des filières de trafiquants se mettent en place pour approvisionner les communautés africaines des métropoles », témoigne Perrine De Vos. Le « gibier africain » s’invite ainsi dans les menus et sous cette appellation se cache, outre celle de singe, de la viande d’antilope, de chauve-souris, d’éléphant, de serpent.

Un autre moyen d’action, pour le centre AAA, est une étroite collaboration avec les populations locales pour essayer de faire diminuer le trafic, via un programme d’éducation dans les écoles et les villages.

« Il est grand temps d’agir en faveur des grands singes qui disparaîtront immanquablement si rien n’est fait. J’ai eu l’occasion de les côtoyer et je peux vous dire qu’on n’oublie jamais le regard d’un gorille… », témoigne notre consœur. Vétérinaire avant tout, elle envisage déjà un second projet. Il consisterait à mettre en place un site Internet destiné à regrouper toutes les données médicales de chaque centre d’accueil des grands singes, pour améliorer les traitements entrepris. En effet, à l’heure actuelle, aucun site ne fédère ces données, pourtant importantes pour la prise en charge médicale des animaux.

• Contact : Perrine De Vos, perrinedevos@hotmail.fr, http://www.help-greatapes.com. Les médicaments peuvent être envoyés à l’adresse suivante : Perrine De Vos (projet Cameroun), 4 500 Route départementale n° 1, Quartier Lou Brasc, 06510 Carros.