Boehringer profite du rachat de Fort-Dodge par Pfizer pour se renforcer dans les vaccins

Annoncé en janvier dernier, le rachat de Wyeth – Fort-Dodge en santé animale – par Pfizer devrait être bouclé d’ici à la fin de l’année. En santé humaine, ce rachat ne pose pas de problème particulier aux autorités de la concurrence, car les deux laboratoires sont « complémentaires », constate la Commission européenne. Ce n’est pas le cas en santé animale, « où les gammes se chevauchent », estiment les mêmes autorités de la concurrence. Aux Etats-Unis, c’est Boehringer Ingelheim qu’ont retenu Pfizer et Wyeth pour racheter une partie des actifs de Fort-Dodge, notamment les vaccins pour animaux de compagnie, ainsi que « certains médicaments chimiques ». Dans la transaction, le laboratoire allemand rachète non seulement les produits, mais aussi l’usine de production et l’unité de recherche et développement situées dans l’Iowa, dans la ville de Fort-Dodge qui a donné naissance au laboratoire éponyme.

En Europe, l’accord prévoit aussi que Boehringer Ingelheim rachète certains vaccins bovins Fort-Dodge contre les affections respiratoires. Ils ne sont toutefois pas autorisés en France. Il s’agit notamment des gammes Triangle® et Pyramide®, qui sont commercialisées entre autres en Espagne et en Italie. Boehringer compte ainsi se renforcer dans le domaine des vaccins où il est déjà présent chez le porc. En outre, le laboratoire, qui vient d’inaugurer son nouveau siège parisien, a dévoilé ses axes de développement et d’expertise : la lutte contre la douleur animale dans toutes les espèces, les affections chroniques chez les animaux de compagnie (la cardiologie canine notamment), la gamme équine, les vaccins porcins et le traitement des mammites chez les vaches laitières.

En Europe, Pfizer devra céder d’autres gammes Fort-Dodge

Dans le cadre du rachat de Wyeth (Fort-Dodge) par Pfizer, la Commission européenne avait aussi pointé, en juillet dernier, « des chevauchements » sur d’autres marchés que les vaccins bovins dans plusieurs pays. Ils concernent les vaccins félins, porcins contre Mycoplasma hyopneumoniae et équins contre la grippe et le tétanos, ainsi que certains sédatifs, antibiotiques et antiparasitaires (endectocides probablement), et un réhydratant oral. Pfizer s’est engagé à céder ces gammes, ainsi que le site de production irlandais de Fort-Dodge à Sligo. Pour le moment, les laboratoires candidats à ces rachats ne sont pas connus.