Employer l’ivermectine contre la gale d’oreille n’est plus “hors AMM” chez le chat

De longue date, les praticiens confrontés à certaines gales d’oreilles chez les chats étaient conduits à recourir à de l’ivermectine “hors AMM”. En septembre 2009, Axience commercialise Otimectin Vet®, un gel auriculaire à 1 mg/g d’ivermectine, en tube de 10 g, référencé en centrales à environ 7,60 € HT. C’est la première fois en France qu’une formulation d’ivermectine est autorisée chez les chats, dans une formulation auriculaire et contre un parasite externe des animaux de compagnie, Otodectes cynotis, l’agent de la gale d’oreille qui affecte surtout le chat, mais également le chien et le furet.

Développé par un laboratoire néerlandais (Levet), Otimectin® est indiqué comme « traitement de la gale des oreilles des chats (Otodectes cynotis) ». Le schéma posologique comprend trois applications, espacées d’une semaine (J0, J7, J14), d’environ 1 g par oreille (soit 1 mg d’ivermectine). Le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP) recommande de traiter systématiquement les deux oreilles et simultanément tous les animaux du foyer pour éviter une réinfestation. L’excipient à base de propylène glycol a un effet nettoyant reconnu. Néanmoins, le RCP conseille de nettoyer les oreilles sales avant l’application de l’antiparasitaire.

Le gel est bien toléré chez les chatons d’au moins huit semaines

Le tube de 10 g est adapté au traitement complet d’un chat (environ 6 g de gel). Pour les chatons de moins de huit semaines, l’ivermectine « ne devra pas être utilisée en l’absence d’informations sur l’innocuité », selon le RCP. Le gel est aussi contre-indiqué lors de perforation du tympan (qu’il convient donc de visualiser avant l’application). Il peut être employé chez les chattes gestantes ou allaitantes « après l’évaluation du rapport bénéfice/risque », en raison de « l’absence d’effets tératogènes ou fœto-toxiques chez les chats ».

Les études de tolérance en surdosage (jusqu’à cinq fois la dose d’ivermectine) n’ont d’ailleurs mis en évidence aucun signe clinique ou biologique d’intolérance. Axience souligne aussi qu’aucun cas de pharmacovigilance n’a été déclaré aux Pays-Bas depuis le début de la commercialisation, en avril 2003, soit sur environ cent vingt mille chats traités. Le RCP mentionne toutefois des effets indésirables neurologiques en cas d’emploi accidentel sur des tympans percés, avec une dépression du système nerveux central (apathie, ataxie, mydriase, tremblement, etc.).

Les essais cliniques confirment l’efficacité de l’ivermectine sur la base d’analyses parasitologiques. Dans deux essais sur soixante-dix chats, une absence totale de parasites est constatée trois à quatre semaines après la dernière application sur 90 à 100 % des oreilles traitées.