Space. Actualités en pathologie aviaire
Actualité
Auteur(s) : Catherine Cavarait
Face à la recrudescence des troubles digestifs observés en élevages de poulets de chair et de dindes, la recherche française traque les virus impliqués dans le complexe entéritique des dindonneaux (PEC)(1). Elle construit des outils qui permettent de tester l’efficacité des molécules candidates au traitement des poulets de chair atteints d’entérite nécrotique. L’état d’avancement de ces travaux a fait l’objet de deux communications, le 16 septembre dernier, lors de la réunion organisée dans le cadre du Space par le groupe français de l’Association mondiale vétérinaire.
Deux autres communications ont eu pour objet la transmission verticale des colibacilles en élevage de dindes et de poulets de chair, ainsi que l’étude de la sensibilité d’Ornithobacterium rhinotracheale aux cyclines et de la réponse au traitement en élevage de dindes de chair. Cette dernière recherche, thèse de notre confrère Nicolas Viloux soutenue en 2007(2), a reçu le prix décerné par la section française du Poultry Veterinary Study Group, le Groupe d’études vétérinaires en aviculture (Geva). Les dix membres du Geva récompensent ainsi chaque année le caractère innovant d’un travail de terrain et de laboratoire, son intérêt, son impact professionnel, sa rigueur scientifique et la qualité des données produites.
Les coronavirus aviaires figurent sur la liste des virus entéritiques suspects d’être impliqués dans le complexe entéritique des dindonneaux. Afin d’évaluer cette implication, les chercheurs de l’Afssa de Ploufragan ont mis au point une polymerase chain reaction quantitative en temps réel (qRT-PCR). Notre confrère Nicolas Etteradossi, sous-directeur chargé de la filière avicole et cunicole, a présenté ses qualités et son application épidémiologique. Cette qRT-PCR a permis d’identifier les coronavirus aviaires dans 30 % des prélèvements issus de lots de dindes atteints de signes cliniques évocateurs de la maladie (quinze lots sur quarante-neuf) et dans aucun des lots de dindes indemnes de signes d’entérite (sept lots). L’étude montre que le cæcum, le jéjunum et les bourses de Fabricius sont les prélèvements à privilégier (voir graphique). L’identification moléculaire du coronavirus impliqué et son emplacement dans l’arbre phylogénétique des coronavirus attestent d’une part de l’appartenance de cette nouvelle séquence au groupe des coronavirus de la dinde, et d’autre part de sa différence avec les coronavirus nord-américains.
La filière avicole française dispose maintenant d’un outil qui permet d’évaluer l’efficacité des traitements antibiotiques et alternatifs (probiotiques, prébiotiques, huiles essentielles, tanins, etc.) candidats au contrôle de l’entérite nécrotique chez le poulet de chair. Ce modèle reproductible, mis au point par l’Afssa de Ploufragan, combine une coïnfection d’Eimeria acervulina et d’Eimeria maxima avec deux souches de Clostridium perfringens. Le modèle “dinde” est attendu avec impatience.
Notre confrère Gérard Levêque, directeur scientifique de Grelier France Acouveur, a présenté deux études qui évaluent la transmission verticale des colibacilles aviaires, respectivement en élevage de dindes et de poulets de chair. Six cent une souches de colibacilles isolées chez des dindonneaux et soixante-cinq isolées chez des poulets de chair ont été étudiées via quatre techniques d’analyses : la sérotypie, l’appartenance phylogénétique des souches aux groupes de la collection ECOR (Escherichia coli Référence Collection), la caractérisation de huit gènes de virulence par PCR et l’amplification aléatoire d’ADN polymorphe (RAPD : ramdom amplification of polymorphic DNA). « Les deux études aboutissent aux mêmes conclusions, a indiqué l’intervenant. Malgré des allures de flambées épizootiques, la forte prévalence des colibacilles n’est pas liée à l’émergence d’un colibacille spécifique, mais à de nombreux colibacilles différents. La transmission verticale peut être impliquée, mais elle reste relativement marginale et ne peut expliquer l’ampleur des isolements de colibacilles. »
(1) Trois grands syndromes sont regroupés sous les termes Poultry Enteritis Complex (PEC) : un syndrome de mortalité aiguë, ou SMT (Spiking Mortality Turkey), un syndrome avec de la mortalité, ou PEMS (Poultry Enteritis Mortality Syndrom), et un syndrome sans mortalité, caractérisé par des baisses de croissance de l’ordre de 15 à 30 % à 6 semaines, ou PGD (Poult Growth Depression).
(2) N. Viloux : « Etude de la sensibilité d’Ornithobacterium rhinotracheale aux cyclines (tétracycline, doxycycline) par la détermination de CMI et de diamètres d’inhibition, et analyse de la réponse au traitement en élevage de dindes de chair », thèse 2007, confidentielle jusqu’au 1er/1/2010.
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