Embole fibrocartilagineux du chien
Formation continue
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Philippe Zeltzman
La cause la plus fréquente de myélopathie ischémique est l’embole fibrocartilagineux. Cette affection est due à l’embolisation d’un fragment microscopique de disque intervertébral (noyau pulpeux). Une équipe anglaise a étudié le dossier médical de cinquante chiens atteints d’embole fibrocartilagineux. Lors d’une étude précédente(1), les auteurs ont montré une corrélation entre la gravité des symptômes lors de la consultation et l’amplitude de la lésion à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Des travaux récents(2) révèlent que les déficits neurologiques sont asymétriques, donc typiques d’un embole fibrocartilagineux, chez 90 % des chiens. L’IRM est jugée normale dans 22 % des cas. Chez 78 % des chiens, une lésion intra-médullaire focale est constatée. Elle est asymétrique dans 60 % des cas.
Le rapport médian entre la longueur de la lésion et celle d’une vertèbre est de 1,8 (lésion cervico-thoracique) ou de 2,2 (lésion thoraco-lombo-sacrée). La région ischémique occupe une surface médiane de près de 75 % par rapport à la surface de la moelle épinière en section. Les auteurs établissent une méthode statistiquement valable afin de prédire le pronostic en étudiant les clichés d’IRM. Dans 100 % des cas, le pronostic est mauvais si le rapport entre la longueur de la lésion et la longueur d’une vertèbre est supérieur à 2 ou si la surface de la lésion est supérieure à 67 % de la moelle épinière en section.
En revanche, l’administration de corticostéroïdes ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et les changements constatés à l’analyse du liquide céphalo-rachidien ne présentent pas de corrélation avec le pronostic.
D’autres études mettent en évidence que la perte de la sensibilité douloureuse profonde, des déficits neurologiques symétriques ou encore une lésion située dans le plexus brachial ou le plexus lombo-sacré confèrent un pronostic réservé.
Les auteurs constatent une moins bonne récupération fonctionnelle lors de lésions situées dans le plexus brachial (C6 à T2) ou le plexus lombo-sacré (L4 à S3), même si le faible nombre d’animaux étudiés ne permet pas d’atteindre une différence statistiquement significative.
Les symptômes neurologiques lors de la consultation et la sévérité de la lésion à l’IRM ont donc une valeur pronostique dans cette étude. La logique est respectée : plus les déficits neurologiques sont importants, plus la lésion est étendue, plus le pronostic est réservé.
(1) L. de Risio et coll. : « Magnetic resonance imaging findings and clinical associations in 52 dogs with suspected ischemic myelopathy », JVIM, 2007, vol . 21, n° 6, pp. 1290-1298.
(2) L. de Risio et coll. : « Association of clinical and magnetic resonance imaging findings with outcome in dogs suspected to have ischemic myelopathy : 50 cases (2000-2006) », Javma, 2008, vol . 233, n° 1, pp. 129-135.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire