RNV. Atelier “pharmacie” à Nice
Actualité
Auteur(s) : Marine Neveux
Aurons-nous encore la délivrance du médicament dans dix ans ? » « Sommes-nous à la fin d’un cycle qui a amené au zénith ? Est-ce la fin de l’histoire ou sommes-nous arrivés à une situation stable ? » Par ces questions, Claude Andrillon (Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral) a lancé les jalons des discussions de l’atelier “pharmacie” organisé dans le cadre des Rencontres nationales vétérinaires de Nice, le 1er octobre dernier. Aujourd’hui, le risque existe d’une séparation entre la prescription et la délivrance du médicament vétérinaire. Le ministre de l’Agriculture néerlandais s’est inquiété de savoir si c’est une bonne chose que le vétérinaire soit intéressé par la vente de médicaments alors qu’il est prescripteur. Certes, les conditions sont différentes aux Pays-Bas, mais cette question a de quoi susciter de vives inquiétudes, même si elle n’est pas posée en France, car le jeu des mouvements entre les pays européens peut faire craindre qu’elle revienne un jour dans le débat hexagonal. « Dans plusieurs pays en Europe, le vétérinaire n’est que prescripteur, a précisé Thierry Chambon (Union européenne des vétérinaires praticiens). Pour autant, les éleveurs ne sont pas toujours satisfaits, car il y a un manque de proximité par rapport au praticien. » Si la France constitue un contre-exemple, une remise en cause n’est pas exclue : « Nous resterons vigilants sur la révision de la directive “médicament” de 2004. » En outre, la distribution des médicaments et la législation ne sont pas toujours les mêmes selon les Etats membres, ce qui peut induire en erreur : « Il est ainsi souhaitable d’opter pour une démarche européenne afin de faire amender la cascade », a estimé Thierry Chambon.
« Cette disjonction de la prescription et de la délivrance, nous nous y préparons en rémunérant une partie de l’acte intellectuel », a constaté Claude Andrillon. Notre confrère a évoqué le ressenti du côté de l’éleveur pour qui le médicament est trop cher et une source de profit, et s’est inquiété également du dispositif des remises arrière.
Cet atelier a en outre permis d’échanger sur des situations ponctuelles auxquelles les confrères peuvent être confrontés. Ainsi, Claude Andrillon a mentionné la dérive de certains officinaux qui utilisent le protocole de soins comme une porte d’entrée pour une prescription multiple : « Attention, ce n’est pas une sous-ordonnance, certains pharmaciens récupèrent les protocoles de soins et les utilisent comme une ordonnance. »
La place que prend aujourd’hui Internet dans la délivrance du médicament est aussi un problème majeur et en développement. Les sites, qui fonctionnent de manière illicite, « imposent un prix de référence qui tire le marché vers le bas ». Cette problématique nécessite une régulation au niveau de l’Europe.
Les participants ont rappelé l’importance de respecter le décret sur la prescription et la délivrance du 24 avril 2007. Une déviance pourrait en effet remettre en question le rôle du vétérinaire vis-à-vis du médicament : « Difficile de vouloir conserver sa place sans respecter les contraintes réglementaires et législatives qui nous permettent de partager avec les autres ayants droit, a ajouté Claude Andrillon. Actuellement, nous sommes dans la phase de contrôle pédagogique, quand nous l’aurons dépassée, nous entrerons dans celle de la répression. » Selon notre confrère, il est également nécessaire de clarifier la prescription et la délivrance au niveau européen, car « il ne s’agit pas d’actes banals, il faut les valoriser ».
Les débats n’ont pas manqué au niveau du médicament au sens large : pharmacopée disponible, autorisation de mise sur le marché, ouverture du capital, publicité, communication éthique, sociétés d’exercice libéral par actions simplifiée, etc. Rejoignant plusieurs congressistes qui insistaient sur la nécessité pour le SNVEL de faire prendre conscience au grand public que le vétérinaire n’est pas cher, Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), a conclu sur la nécessité d’adopter une politique de synthèse et de communication : « Le poste vétérinaire est moins cher que celui de l’électricité dans une exploitation. »
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire