Les équins maintiennent une bonne impulsion

En quatre jours, les équins ont fait le tour. Les journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef), du 21 au 24 octobre dernier à Deauville, n’ont fait l’impasse sur aucun sujet, qu’il soit scientifique (le programme novateur a notamment abordé l’evidence based medicine), d’actualité (via les sessions sur les maladies infectieuses récurrentes et émergentes, le contrôle antidopage ou encore la médecine interne et la chirurgie) ou juridique. La journée précongrès de l’Institut du droit équin a notamment rassemblé les praticiens autour du thème ardu de la visite d’achat, également repris durant le congrès.

Œuvrer pour la poursuite du régime d’exception en matière de radioprotection

Ce rendez-vous traditionnel a aussi permis de faire le point sur plusieurs avancées concrétisées sous l’impulsion de l’association, notamment dans le domaine de la radioprotection. Son travail a ainsi permis de faire admettre à l’administration les spécificités de l’exercice équin. Notre confrère Francis Desbrosse, responsable des commissions de l’Avef⁽¹⁾, a rappelé les travaux de mesure effectués sur le terrain (étude zonage), dans le but de permettre aux vétérinaires équins de continuer à bénéficier de leur statut particulier en matière de radioprotection. Actuellement, la formation PCR (personne compétente en radioprotection) qui leur est proposée intègre certaines mesures du certificat d’aptitude à manipuler les appareils de radiologie industrielle (Camari), ce qui allège les contraintes en leur évitant de passer ce certificat. Dans ce domaine, la vigilance est plus que jamais de mise, car les confrères sont actuellement confrontés à des visites de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Inspection du travail. Selon Catherine Roy, du Groupe d’étude permanent d’experts en radioprotection (GPRAD), « cinquante à cent cliniques équines seront inspectées avant la fin 2010 ». Les observations auront d’autant plus d’importance que des révisions d’exemption du Camari seront examinées l’année prochaine.

Pharmacie, antibiorésistance, exercice illégal : pas de temps mort pour les commissions

L’Avef a également pris à bras-le-corps l’application du décret prescription-délivrance. « Des réunions sur ce thème ont été organisées cette année à Argentan et Nice, une autre est prévue en région parisienne, et une quatrième est envisagée dans l’Est », a souligné Jean-Yves Gauchot, président de l’Avef. Elles permettent d’en exposer les dispositions concrètes et de répondre aux questions. L’association a par ailleurs développé divers outils, comme des propositions de protocoles de soins, sur lesquels les confrères peuvent s’appuyer pour valoriser cette opportunité de renforcer le médicament comme un produit sur prescription. « Veillez à bien respecter le Code de la santé publique », a insisté Michel Martin-Sisteron, membre du bureau de l’Avef, mettant en perspective les enjeux de la délivrance des médicaments par les vétérinaires. « Des contrôles pédagogiques, prévus et annoncés, sont actuellement en cours. Soyez vigilants. »

Outre le médicament, le bilan des travaux des commissions a été l’occasion d’un point sur les condamnations en matière d’exercice illégal de la dentisterie. « Faites-nous remonter les affaires afin que nous puissions consolider les dossiers », a insisté Michel Martin-Sisteron.

Un groupe de travail, dont Claire Scicluna a la charge, planche sur l’antibiorésistance. Alors qu’un comité national de coordination pour un usage raisonné des antibiotiques en médecine vétérinaire se crée, ce thème est plus que jamais d’actualité, dans la filière équine comme dans tous les domaines.

Du mandat sanitaire à la réforme de l’équarrissage en passant par l’identification ou encore les vices rédhibitoires, les groupes de travail de l’association n’ont laissé aucun sujet de côté. Un dynamisme qui sera plus que profitable quand il s’agira d’aborder la délégation de l’acte vétérinaire, nouveau thème de travail particulièrement “chaud”, planifié pour l’année prochaine.

Les vétérinaires équins sont particulièrement sensibilisés au bien-être animal

Le bien-être animal a aussi été évoqué, notamment via l’élection cette année de Richard Corde, vice-président de l’Avef, à la présidence de la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC). « Les vétérinaires doivent se sentir particulièrement concernés par le bien-être animal, et d’ailleurs ils s’investissent dans cette mission », estime-t-il. Dans ce cadre également, la LFPC a établi un partenariat avec France Galop pour créer un fonds de reconversion des pur-sang. Ce sujet a aussi été évoqué par Tim Greet (Royaume-Uni), le nouveau président de la World Equine Veterinary Association (Weva), dont le prochain congrès se déroulera en Inde du 2 au 6 novembre 2011. Il a ainsi souligné que la Weva « représente une opportunité d’améliorer le bien-être du cheval, car son objectif majeur réside dans l’éducation et la formation ».

Bien entendu, les journées annuelles ne pouvaient s’achever sans un détour par la case “hippodrome”, avec le Prix de l’Avef, course de plat courue à l’hippodrome de Clairefontaine.

Les prochains rendez-vous des équins sont prévus du 15 au 17 décembre 2009 à Genève pour le congrès de médecine et de chirurgie, avant de fêter le dixième anniversaire de la journée européenne de Roissy, le 27 février 2010. Quant au congrès 2010 de l’Avef, il aura lieu à Bordeaux (Gironde), du 7 au 9 octobre. Il y soufflera un petit air d’outre-Atlantique, puisqu’il sera associé aux deuxièmes rencontres francophones entre l’association française et son homologue québécoise (Aveq).

• (1) Les commissions viennent de se doter d’un nouveau règlement intérieur, accompagné d’un livret d’accueil, disponibles sur le site de l’Avef (www.avef.fr).