Tout chien peut mordre, quelle que soit sa race - La Semaine Vétérinaire n° 1383 du 04/12/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1383 du 04/12/2009

Morsures canines. Etude américaine

Actualité

Auteur(s) : Philippe Zeltzman

Une étude apporte plusieurs enseignements en matière de morsures.

Les praticiens ont davantage de risques de se faire mordre par un chihuahua », « le labrador est la race la plus susceptible de mordre », « le lhassa apso inflige l’une des pires morsures ». Telles sont quelques surprises révélées par un sondage américain sur les plaies de morsures (voir encadré). L’analyse de cette étude permet de tirer une vingtaine de conclusions qu’il est bon de garder en tête à l’heure des interdictions de certaines races et des lois contre les chiens dits “dangereux”.

Races

Le premier enseignement est clair : la plupart des chiens ne mordent pas ! Bien que les morsures soient nettement sous-rapportées aux instances officielles, moins de 0,3 % des chiens sont déclarés mordeurs. Quand ils mordent, de multiples races sont impliquées, cent vingt-neuf pour être exact. Cela inclut des races souvent considérées comme “gentilles”, par exemple le golden retriever. Près de 40 % des chiens sont des croisés. Suivent le labrador (13 %), le pitbull (8 %), le berger allemand (8 %) et le rottweiler (4 %). Les circonstances semblent en outre être plus importantes que la race dans le déclenchement d’une attaque.

Il est difficile de tirer des conclusions exactes quant aux races mordeuses. En effet, il n’existe pas de recensement des races canines dans l’état du Colorado, où l’étude a été réalisée. Par ailleurs, les morsures infligées par les chiens de races de grande taille sont déclarées plus souvent aux instances officielles que celles des chiens de petite taille. Le berger allemand et le boxer ont tendance à mordre lors de protection du territoire. Le husky, le pitbull et le golden retriever sont enclins à mordre les hommes en cas de bagarre entre chiens.

Circonstances

Un chien qui s’échappe est la cause la plus fréquente de morsure. C’est le cas dans 18 % des attaques, toutes races confondues. La fréquence augmente jusqu’à 25 % pour certaines races comme le pitbull, le berger allemand ou encore le boxer.

Dans 12 % des cas, la morsure ne résulte pas de l’attaque délibérée d’un homme. La deuxième cause de morsure découle en effet de l’intervention d’une personne dans une bagarre entre chiens.

Par ailleurs, près de la moitié des morsures ont lieu au domicile du chien. Ce dernier cherche alors à protéger son territoire, sa nourriture ou un jouet dans plus d’un quart des cas. Dans 10 % des situations, une bagarre entre chiens est à l’origine de l’accident. Lors de défense de la nourriture ou d’un jouet, un membre de la famille directe est mordu dans 15 % des cas.

Sexe

Les chiens mâles sont responsables des attaques dans 60 % des cas. En outre, les morsures des mâles sont souvent plus graves que celles des femelles. La stérilisation n’influe pas sur la fréquence des morsures. En revanche, un chien fugueur est souvent enclin à mordre. Les chiens mâles tendent à être plus protecteurs, puisqu’ils mordent davantage pour défendre un territoire, de la nourriture ou un jouet. Les femelles sont plutôt poussées à le faire à l’occasion d’une altercation avec un autre chien.

Age

L’âge des chiens est également important. Parmi les jeunes (moins d’un an), les morsures ont généralement lieu à la faveur d’un “jeu”, d’une fugue ou d’une rixe avec un congénère.

Les chiens “adolescents”, âgés d’un à quatre ans, sont responsables de la majorité des morsures (33 %) lors d’une fugue, de la défense du territoire ou par peur.

Les adultes (plus de cinq ans) ont tendance à mordre à l’occasion de la protection du territoire, d’une fugue ou d’une bagarre.

Victimes

Les enfants sont les victimes les plus fréquentes, en particulier les garçons de neuf à dix ans. Parmi les adultes mordus, les deux sexes le sont à égalité. La plupart des morsures déclarées sont jugées mineures. D’une manière générale, celles infligées aux enfants sont plus graves que celles des adultes. Les enfants ont tendance à être mordus par des chiens fugueurs. D’autres circonstances incluent le fait de jouer avec un chien, de le provoquer ou de le surprendre. Le manque de supervision par un adulte est souvent constaté.

Les enfants sont fréquemment mordus par un chiot, en général d’une race de petite taille.

Conclusions

Bien que cette étude ait été réalisée à l’étranger, quelques conclusions “universelles” s’imposent.

En premier lieu, les propriétaires de chiens devraient adopter un comportement responsable. Il est en particulier important d’éviter les fugues, de garder le chien en laisse et de suivre des cours de dressage si cela se révèle nécessaire.

Il est en outre primordial d’apprendre aux enfants la façon d’interagir avec un chien, et de ne jamais les laisser seuls avec un animal. Finalement, l’habit ne fait pas le moine. Ainsi, un chien peut mordre quelle que soit sa race. Il convient en particulier d’être prudent en présence d’un animal fugueur ou inconnu.

Une vaste étude au Colorado

L’étude en référence(1), réalisée dans l’état du Colorado (Etats-Unis) par Corona Research, a été commanditée par l’association Coalition for living safely with dogs. Une liste de vingt questions a été complétée par diverses associations animalières entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008. Deux mille soixante réponses ont été retenues pour l’analyse statistique.

Seules les morsures déclarées aux instances officielles peuvent être analysées. Or, selon une étude menée en 1997 à Pittsburg (Pennsylvanie), seulement 6 % des morsures le sont.

Ph. Z.
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