Compétitions équestres
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
Les résultats 2008 montrent que les bonnes pratiques en matière de traitement sont loin d’être acquises.
L’Agence mondiale antidopage (Ama) est une organisation internationale créée en 1999 qui a pour compétence de promouvoir, de coordonner et de superviser la lutte contre le dopage dans le sport sous toutes ses formes. Pour ce faire, l’Ama a élaboré un Code mondial antidopage, qui harmonise l’ensemble des règles liées au dopage.
De son côté, l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) est une autorité publique dont l’indépendance est garantie par la composition du collège qui la dirige et par l’autonomie de son fonctionnement. Selon son secrétaire général, Robert Bertrand, l’AFLD souhaite s’appuyer sur les fédérations sportives humaines, sur la Fédération française d’équitation(1) (FFE) et la Société hippique française (SHF) et sur les praticiens, médecins et vétérinaires, pour mettre en œuvre sa mission. Une commission médicale et une commission juridique ont été créées pour examiner, de manière souple et partagée, les questions qui concernent les nouvelles règles disciplinaires que l’agence est chargée de réguler.
Sur le terrain, les préleveurs d’échantillons destinés aux analyses sont des personnes agréées par l’AFLD et assermentées par le tribunal de grande instance de leur lieu de résidence : pour procéder au contrôle, elles disposent d’un ordre de mission délivré par l’AFLD ou, par délégation, par une Direction régionale de la jeunesse et des sports (DRJS). Le délégué fédéral ou l’organisateur de la compétition, s’il est membre de la fédération concernée, peut être amené à assister le préleveur. Un local approprié doit être mis à disposition, l’emplacement sera clairement indiqué et l’accès fléché.
Selon notre confrère Michel Péchayre, membre du collège de l’AFLD, le contrôle antidopage chez les chevaux de sport s’appuie ainsi sur différents acteurs.
L’AFLD définit le programme annuel des contrôles, elle les diligente pendant les compétitions équestres ou les manifestations autorisées, mais aussi durant les entraînements qui préparent à ces épreuves sportives. Elle peut également diligenter des contrôles dans les épreuves internationales ou lors des jeux Olympiques (en concertation avec l’Ama). Elle réalise ou fait réaliser l’analyse des prélèvements effectués lors des contrôles et exerce un pouvoir disciplinaire dans certaines conditions. En outre, elle effectue un travail de recherche, d’éducation et de prévention dans le domaine de la lutte antidopage.
La FFE et la SHF, de leur côté, communiquent le calendrier des épreuves à l’AFLD, réceptionnent les résultats des contrôles et jouent un rôle disciplinaire en première instance ou en cas d’appel.
Quant aux vétérinaires préleveurs accrédités, ils effectuent les prélèvements d’urine et de sang lors des missions diligentées par l’AFLD ou la DRDJS.
Selon notre confrère Richard Corde, président de la commission fédérale antidopage de première instance, l’analyse des résultats du contrôle antidopage dans les sports équestres montre que les bonnes pratiques en matière de traitement sont loin d’être acquises dans le milieu amateur, voire chez les professionnels. Le bilan de l’année 2008 révèle en effet, sur quatre cent soixante-neuf prélèvements effectués lors de soixante et onze concours, quinze cas positifs avérés (acépromazine, altrénogest, dexaméthasone couplé à la phénylbutazone, flunixine et méthyl-amino-antipyrine, méloxicam, méthylprednisolone, nimésulide, et souvent phénylbutazone). La proportion de cas positifs dans les sports équestres est donc de 3,2 %, un taux dix fois plus important que celui observé dans le domaine des courses hippiques, alors que la pression de prélèvement y est quarante fois plus faible. Sept cas relèvent de l’automédication, ce qui révèle soit une méconnaissance de la loi antidopage, soit un mépris des contrôles.
Les confrères se mettent parfois dans des situations embarrassantes, par exemple quand ils omettent de rédiger une ordonnance ou de mentionner un délai d’attente en cas de compétition. Ils pourraient alors, dans le cadre de poursuites pénales menées par l’AFLD, être accusés de complicité de dopage. Le vétérinaire doit en effet rédiger une ordonnance pour chaque médicament prescrit et informer son client sur le respect d’un délai pour reprendre la compétition. Si ce dernier n’est pas connu, il convient d’inscrire la formule suivante au bas des ordonnances : « En l’état actuel des connaissances scientifiques, il ne nous est pas possible de donner un délai concernant le contrôle antidopage. » La mise en œuvre d’une analyse de dépistage est également conseillée, auprès du Laboratoire des courses hippiques de Verrières-le-Buisson.
(1) Avec la FFE, de nombreuses disciplines équestres sont concernées : concours de saut d’obstacles, concours complet, dressage, poneys, attelage, endurance, voltige, western, horse ball, trec, courses, culture et tradition (amazones), etc.
Source : session “antidopage” des journées de l’Avef 2009 à Deauville.
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