Congrès rural. Du 1er au 3 décembre
Actualité
Auteur(s) : Lorenza Richard
Le congrès a permis la mise en commun d’observations, de pratiques et de recherches à l’échelle européenne.
L’European Buiatrics Forum a réuni pour la première fois à Marseille (Bouches-du-Rhône) les buiatres européens, qui ont échangé autour des dernières études en matière de diagnostic, de traitement et de prévention. Il a notamment été l’occasion d’une réflexion à l’échelle européenne sur le syndrome hémorragique du veau nouveau-né, dont des cas sporadiques sont recensés presque partout en Europe. Parallèlement aux conférences, des représentants de chaque pays ont présenté des cas cliniques durant toute une journée. La Suisse et l’Autriche semblent pour l’instant épargnées, mais les experts européens s’accordent sur le fait que la maladie reste sous-diagnostiquée. Elle se manifeste par un syndrome hémorragique (hyperthermie, saignements spontanés, pétéchies, méléna, hématomes, hémoglobinurie, anémie et thrombocytopénie, aplasie médullaire, etc.), qui touche les veaux de moins d’un mois (parfois un seul par exploitation), quelle que soit leur race, et qui évolue vers la mort dans la plupart des cas. La cause (ou les causes) demeure inconnue. Les vaccinations contre la diarrhée virale bovine et contre la blue tongue, ainsi que l’implication de virus et la prise de colostrum hyperimmun, sont des pistes à étudier. Léonard Théron, de la faculté de médecine vétérinaire de Liège, a souligné l’importance d’une collaboration au niveau européen pour développer une recherche multicentrique sur ce sujet.
Un point a aussi été réalisé sur d’autres maladies émergentes, comme la besnoitiose, apparue en Allemagne, et la fièvre catarrhale ovine, mais aussi les zoonoses. L’importance du rôle du vétérinaire, à l’interface entre les animaux et les hommes, a été évoquée, notamment pour la fièvreQ et la menace liée à la fièvre de la vallée du Rift. La vigilance du praticien est de mise, à la fois pour prévenir un problème de santé publique et se protéger lui-même.
Plusieurs orateurs ont également souligné l’importance de la gestion collective des élevages et le conseil aux éleveurs. Dans ce domaine, le rôle du praticien semble évoluer au niveau européen. C’est ce qu’ont mis en exergue les conférences sur la gestion de la fertilité, la prévention des mammites, la prise en compte du bien-être animal en vue d’une meilleure production, ou encore la prévention des maladies respiratoires, affection majeure chez les bovins à l’engraissement.
João Cannas da Silva, de la faculté de médecine vétérinaire de Lisbonne (Portugal), a notamment présenté le service HHPM (Herd Health and Production Management) pour les élevages laitiers. Devant la diminution du nombre d’éleveurs et l’augmentation de la taille des exploitations, le praticien doit s’adapter en proposant des services qui prennent en compte le contexte économique dans lequel évolue l’exploitant, et qui lui permettent d’améliorer sa façon de travailler (analyse des problèmes, prise en compte de l’environnement, expertise alimentaire, contrôle de la fertilité et de la qualité du lait, diminution des traitements au profit de la prophylaxie). Pour notre confrère, plutôt que produire plus, l’éleveur doit produire mieux. C’est à la profession vétérinaire de l’y aider. Si elle ne le fait pas, elle risque de se faire remplacer par d’autres systèmes de conseils en élevage. Une enquête présentée par John Mee, du centre de recherche sur la production laitière du Teagasc, en Irlande, met en évidence le souhait des éleveurs d’obtenir davantage de conseils de la part de leur vétérinaire, notamment sur la fertilité du troupeau. Le praticien est considéré comme un professionnel à même de résoudre les problèmes existants, mais pas d’aider à les éviter en prenant le temps de s’intéresser aux élevages. Des progrès sont donc à faire dans cette voie qui, pour plusieurs conférenciers, est celle de l’avenir de l’exercice en rurale.
Les présentations des conférenciers qui ont donné leur accord sont en accès libre sur le site www.buiatricsforum.com
Le programme des conférences a été soutenu. Une centaine de posters étaient à la disposition des congressistes. Les laboratoires, via l’exposition commerciale et les symposiums, ont aussi participé à la formation. A l’issue du congrès, Renaud Maillard, président de la Société française de buiatrie, était satisfait d’annoncer les chiffres : 970 inscrits et 32 pays participants, presque tous européens. La Belgique a été particulièrement bien représentée (une centaine de Belges présents). Les Français totalisaient 15 % des inscrits. Le Québec et quelques pays méditerranéens étaient présents. Le congrès mondial accueillera les buiatres au Chili en 2010, mais Renaud Maillard confirme que Marseille sera de nouveau le lieu de l’European Buiatrics Forum 2011. La date reste à préciser, mais le rendez-vous est pris.
L. R.La Société française de buiatrie et Merial ont remis le Prix Jacques Espinasse 2009 à notre confrère Hugues Guyot, de la faculté de Liège, le 2 décembre, dans le cadre du congrès. Ce prix récompense la qualité de ses travaux sur les moyens de diagnostic et de traitement des carences du veau, intitulés « Contribution au diagnostic et à la correction des carences en iode et sélénium chez les bovins ».
L. R.Nouveau : Découvrez le premier module
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