Que retiendrez-vous de l’année qui s’achève ?

L’avenir va-t-il s’éclairer dans nos campagnes ?

Le ciel de 2009 a été bien souvent couvert de sombres nuages. Les cours de la viande baissent. Dans le bassin de Roquefort, les éleveurs de brebis sont mécontents de leur rémunération et le prix du lait de vache ne couvre plus son coût de production. Ajoutée à cela, la lutte engagée contre la fièvre catarrhale ovine est considérée par la plupart de nos clients comme une lourde charge financière. Chose qui n’arrivait pas auparavant, des chèques nous sont retournés, rejetés par la banque. Face à un avenir dont la lisibilité devient bien difficile, beaucoup d’éleveurs cherchent à obtenir une meilleure rentabilité de leurs bâtiments et cèdent au chant des sirènes des panneaux photovoltaïques. Depuis quelques décennies, les étables étaient devenues des ateliers, elles vont progressivement se transformer en usines. Les bâtiments rapporteront bientôt plus de revenus par leur toiture que par les animaux qu’ils abritent. Le salut de nos clients viendra-t-il du ciel, s’il ne peut plus venir de la terre ?

L’émergence d’une conscience “écologique”

De 2009, je retiendrai bien entendu les vingt ans de la chute du mur de Berlin, le film Home de Yann Artus-Bertrand, la mort de Bashung, le nouvel album de M… mais aussi la grippe A/H1N1 et la crise, plus présentes dans les médias que dans ma clientèle. 2009, c’est aussi le “démarrage” de la directive “services”, qui engendrera des bouleversements dans la profession vétérinaire et probablement un nouveau paysage professionnel dans quelques années. J’espère une évolution vers davantage de services pour la clientèle, d’échanges entre confrères, plus de compétences et d’ouverture, avec une valorisation des actes. Le bruit autour d’un syndicat des vétérinaires salariés, malgré une convention collective bien explicite, signe un changement de mentalité de nos jeunes confrères et consœurs. J’ai également retenu de cette année les mesures “zéro charge” pour les très petites entreprises (TPE).

Mais 2009 est surtout une année où a semblé émerger une conscience collective “écologique”, point de départ d’une réflexion au sein du cabinet vétérinaire.

Beaucoup de nouveautés, de lois promulguées, d’incertitudes

La directive “services” d’abord. Malgré l’une ou l’autre réunion “d’explication”, rien ne me semble encore clair : nouvelle concurrence, nouvelles formes de publicités, de travail ? Et dans quel délai ? Nul ne le sait.

La taxe professionnelle ensuite. La plupart de nos structures ne semblent pas concernées et même si elles l’étaient, il est évident que cette suppression sera accompagnée de nouveaux impôts…

L’évaluation de la dangerosité des chiens de première et de deuxième catégories après. Evaluateur volontaire et formé, je me suis rapidement rendu compte de l’inefficacité de cette loi. Tous les chiens que j’ai évalués jusqu’à présent ne posent pas ou peu de problèmes : aucun n’a été “rangé” dans la classe 4, preuve que ce n’est pas au niveau des races qu’il fallait agir. La seule partie de la loi qui présente un intérêt, à savoir l’évaluation de tout chien mordeur après une déclaration, par le professionnel qui en a eu connaissance, à la mairie du propriétaire, est totalement inappliquée, car inconnue de beaucoup : les médecins (hospitaliers et privés…), les pharmaciens et les maires.

La crise enfin. Davantage de concurrence, des propriétaires plus réticents à venir en consultation, ou qui retardent leur venue, des encaissements différés sur plusieurs mois : c’est devenu la routine…

Moralité : notre métier va probablement connaître (ou subir ?) une évolution radicale dans les cinq à dix prochaines années. A nous d’y faire face. Pour cela, formation, technicité et disponibilité restent nos meilleurs atouts pour nous développer.