Pharmacie
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Auteur(s) : Eric Vandaële
Chaud. En 2009, les vétérinaires ont eu chaud. Bouleversements annoncés de la directive “services”, grippe A/H1N1 et spectre pandémique, éviction de la direction des laboratoires de biologie humaine, accouchement dans la douleur de l’évaluation comportementale des chiens mordeurs, (dés)organisation de la vaccination contre la fièvre catarrhale : retour sur quelques motifs de “sueurs froides”, mais aussi quelques satisfactions, comme l’élargissement de la liste des anticancéreux accessibles aux vétérinaires.
Que restera-t-il de 2009 ? 2007 fut l’année du décret prescription-délivrance, de ses opportunités pour la rurale et de ses contraintes pour la “canine”. 2008 fut celle de l’explosion de la fièvre catarrhale ovine. Deux ou trois événements majeurs ont aussi marqué l’année 2009.
Pour la “canine”, 2009 restera sans doute comme celle du “retour” des anticancéreux cytotoxiques dans la panoplie des outils thérapeutiques. Un décret et un arrêté(1) autorisent (enfin) et réglementent l’emploi des anticancéreux chez l’animal. Des bonnes pratiques encadrent l’emploi de ces médicaments CMR (cancérogène, mutagène ou reprotoxique) sur onze pages de Journal officiel. Mais le dispositif n’est que peu utile tant que les vétérinaires n’ont pas accès aux médicaments anticancéreux réservés à l’usage hospitalier.
Un second arrêté(2) allonge alors la liste des médicaments humains à prescription restreinte (dits hospitaliers) accessibles aux vétérinaires en y ajoutant une panoplie assez large d’anticancéreux : dix molécules, dont neuf sous forme injectable (carboplatine, cisplatine, cytarabine, doxorubicine, fluoro-uracile, melphalan, méthotrexate, mitoxantrone, vincristine) et une gélule (lomustine). Toutefois, les bonnes pratiques d’emploi des anticancéreux concernent tous les cytostatiques, ceux peu nombreux qui étaient déjà disponibles en officine, et ceux réservés à l’usage hospitalier.
Les praticiens des cliniques et des centres hospitaliers vétérinaires (les cabinets sont exclus) doivent d’abord déclarer leur intention d’utiliser ces anticancéreux auprès de leur conseil régional de l’Ordre. Ils s’engagent alors à respecter les bonnes pratiques, notamment vis-à-vis des risques pour l’entourage de l’animal traité. L’animal est hospitalisé, isolé pendant au moins vingt-quatre heures sans promenade (c’est un minimum !), etc.
2009, c’est aussi l’arrivée de deux anticancéreux “vétérinaires” non cytotoxiques destinés au (seul) traitement des mastocytomes : d’abord le masitinib (Masivet®, AB Science) puis le tocéranib (Palladia®, Pfizer) en fin d’année. Ces médicaments de thérapie ciblée s’emploient sur le long terme. Non référencés en centrales, ils ne sont pas facilement accessibles. Masivet® est disponible directement auprès d’AB Science, mais à un coût prohibitif (120 € par mois en prix d’achat vétérinaire pour traiter un chien de 12 kg). Et Pfizer réserve l’emploi de Palladia® « dans un premier temps uniquement pour les écoles vétérinaires et les spécialistes d’oncologie ».
L’année s’achève également par une prise de conscience accrue du problème de santé publique (et animale) que constitue le développement des antibiorésistances dans un monde microbien commun aux hommes et aux animaux. Si les médecins ont fait des efforts pour réduire leurs prescriptions d’antibiotiques, ce n’est apparemment pas le cas des vétérinaires. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, le nombre de traitements antibiotiques aurait augmenté d’environ 20 % en dix ans.
Des médecins remettent en cause la vente de ces médicament s par les vétérinaires prescripteurs. Tout comme les éleveurs du Pays basque qui achètent davantage de produits bien moins chers en Espagne. Pourtant, en Espagne, la prescription et la délivrance sont bien séparées. Mais ce n’est certainement pas pour consommer moins d’antibiotiques, bien au contraire… Cherchez l’erreur
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