Quand fièvre catarrhale rime avec vaccination générale…

2009 l’année de la première vague de vaccination obligatoire contre la fièvre catarrhale ovine, a enfin vu décroître le nombre de foyers dans l’Hexagone. Il était temps, au vu des moyens employés depuis deux ans. Si l’approvisionnement s’est amélioré par rapport à la situation rencontrée en 2008, c’est du côté du paiement des factures que le bât blesse. France Agrimer accumule les retards de règlement, au point que la nouvelle campagne de vaccination, encore obligatoire et réalisée par les vétérinaires, débute avant que la précédente soit intégralement soldée. Cette nouvelle campagne marque un retour à la gratuité des doses vaccinales pour les éleveurs et sa gestion financière retombe entre les mains des Directions départementales des services vétérinaires (DDSV). La gratuité n’est acquise que dans la limite des fonds alloués par l’Etat ou jusqu’au 30 mars 2010, sous réserve que chaque praticien veille à utiliser ses vaccins avant leur péremption. La vaccination de tout le cheptel ruminant a été réalisée avant le 30 avril (ou le 30 juin, selon les départements). Excepté quelques irréductibles récalcitrants ou éleveurs “bio”, 80 % des vaches, moutons et quelques chèvres sont donc passés plusieurs fois sous la seringue de leur vétérinaire sanitaire, pour bénéficier des deux injections nécessaires à la primovaccination pour chaque sérotype ou du rappel. Face à la multiplication des interventions sur les animaux dans un laps de temps court, l’année 2009 est aussi marquée par une augmentation des accidents chez les praticiens et les éleveurs. Cette prophylaxie à grande échelle constitue un test « grandeur nature » des vaccins. L’efficacité semble bonne au vu des quelque 82 foyers recensés, même si, dans de nombreux départements, l’immunité naturelle induite par le passage du virus en 2007 et 2008 n’est pas à négliger. Côté innocuité, les résultats de la pharmaco vigilance montrent qu’il n’y a pas de raisons de remettre en cause l’utilisation des vaccins face aux effets indésirables notés et à leur faible fréquence déclarée.