Un consensus est établi pour le diagnostic et le traitement - La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 08/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 08/01/2010

Maladie valvulaire dégénérative chez le chien

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Thibault Ribas*, Isabelle Bublot**

Fonctions :
*assistant de cardiologie à l’ENVL
**praticien hospitalier à l’ENVL

Dix vétérinaires diplômés du collège américain de médecine interne ont rédigé des recommandations en suivant les préconisations de la médecine factuelle.

Le traitement de la maladie valvulaire dégénérative, autrefois appelée endocardiose, a fait l’objet de nombreuses études, mais aucun consensus n’avait été établi sur la prise en charge des chiens atteints jusqu’à présent. Le collège américain de médecine interne (Acvim) vient d’en publier un(1), qui donne des lignes de conduite pour le diagnostic et la prise en charge d’un animal atteint de maladie valvulaire dégénérative. Dix vétérinaires diplômés de ce collège, dans la spécialité cardiologie (Acvim-cardiology), ont été sélectionnés pour rédiger un consensus en suivant les préconisations de la médecine factuelle (evidence-based medicine), c’est-à-dire en justifiant leurs choix sur les résultats d’études publiées. Lorsqu’une recommandation est approuvée par l’ensemble des membres de la commission, elle est incluse dans le consensus. A contrario, quand une recommandation n’a pas obtenu l’approbation de l’ensemble des membres, elle est précisée à titre informatif, mais n’est pas incluse dans le consensus.

Une classification en quatre stades, de A à D

En raison de la prise en charge (dépistage, diagnostic, traitement) différente de l’animal selon le degré d’évolution de la maladie et la race, les membres ont classé les chiens atteints en plusieurs stades. La classification retenue est fondée sur celle qui est utilisée en médecine humaine pour la prise en charge des cardiopathes (2001, American College of Cardiology/American Heart Association Classification). Son emploi en médecine vétérinaire est récent. Elle se compose de quatre stades : A, B, C et D. Les deux premiers concernent les chiens asymptomatiques, les deux derniers les animaux qui présentent ou ont présenté des symptômes (lesquels ont rétrocédé après la mise en place du traitement) imputables à la maladie valvulaire dégénérative (voir encadré).

Ce consensus de l’Acvim permet de clarifier l’attitude que doit adopter un praticien dans le diagnostic et le traitement de cette affection. Fort de sa propre expérience, le vétérinaire pourra s’aider de ces lignes de conduite pour la prise en charge des chiens cardiopathes, en adéquation avec les moyens dont il dispose. Bien entendu, ces recommandations sont établies en accord avec les connaissances scientifiques actuelles, elles seront donc certainement réévaluées selon les nouvelles données apportées par de futures études.

  • (1) C. Atkins, J. Bonagura, S. Ettinger, P. Fox, S. Gordon, J. Haggstrom, R. Hamlin, B. Keene (chair), V. Luis-Fuentes et R. Stepien : « Acvim consensus statement. Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease », J. Vet. Intern. Med., 2009, n° 23, pp. 1142-1150.

Les quatre stades

• Stade A : chiens présentant un risque élevé de développer une maladie valvulaire dégénérative (MVD), mais pour lesquels aucune anomalie cardiaque n’a été décelée (par exemple, un cavalier king Charles sans souffle à l’auscultation cardiaque).

• Stade B : chiens pour lesquels un diagnostic de MVD est établi, mais qui n’ont pas encore développé de symptôme. Ce stade est divisé en deux sous-catégories :

– stade B1 : absence de remodelage cardiaque objectivable par des examens d’imagerie (radiographie, échocardiographie);

– stade B2 : cardiomégalie gauche, secondaire à une régurgitation valvulaire, objectivable par des examens d’imagerie (radiographie, échocardiographie).

• Stade C : chiens ayant déjà présenté des symptômes d’insuffisance cardiaque imputables à une MVD (même si une résolution des symptômes est observée après la mise en place du traitement, l’animal ne repasse pas à un stade inférieur).

• Stade D : chiens en stade terminal de la maladie avec des signes cliniques d’insuffisance cardiaque (bas débit et/ou signes de congestion passive) secondaires à une MVD, qui sont réfractaires à « un traitement standard » (traitement utilisé en stade C).

T. R. et I. B.
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