VetAgro Sup prend son envol

Depuis le 1^er janvier, l’école vétérinaire de Lyon et l’Ecole nationale d’ingénieurs des travaux agricoles (Enita) de Clermont-Ferrand ont uni leurs destinées. Le nouvel ensemble, baptisé VetAgro, totalise un millier d’étudiants, cent vingt enseignants et trois cent trente personnels. Si cette fusion s’inscrit dans la lignée des objectifs de “regroupements” fixés par le gouvernement (comme l’Oniris de Nantes⁽¹⁾), elle prolonge aussi une collaboration entre les deux établissements initiée depuis trois ans en matière de recherche, également en collaboration avec l’Inra. Sur le terrain, cette fusion permettra de multiplier les passerelles entre les deux établissements. « Les deux cursus sont maintenus, mais nous allons développer des synergies en matière d’enseignement, par exemple au niveau de la 5^e année. Certains étudiants vétérinaires choisissaient la filière clinique par défaut. Désormais, ils pourront aller vers des spécialisations en santé publique ou en environnement, qui sont des métiers que les vétérinaires n’occupent pas assez », explique Stéphane Martinot, directeur de l’ENVL et de VetAgro Sup. « Il n’est pas question de fabriquer un hybride entre la formation d’ingénieur et celle de vétérinaire, mais de construire des modules de formation, plutôt de fin de cycle, qui reposeraient à la fois sur l’acquisition de connaissances dans le domaine de la santé animale et dans celui des sciences du vivant et de l’environnement et qui seraient ouverts aux étudiants vétérinaires comme ingénieurs », renchérit Georges Gosset, ancien directeur de l’Enita et directeur adjoint de VetAgro Sup.

La recherche devrait être fortement dynamisée

Si les formations initiales sont appelées à s’enrichir mutuellement, la recherche devrait également être fortement dynamisée par cette fusion. « L’ENVL était déjà active en matière de recherche », précise Stéphane Martinot. Le nouvel ensemble a déjà planché sur un schéma scientifique et certains projets sont en cours de finalisation. L’idée est notamment de s’ouvrir à des thématiques en agronomique et en agro-alimentaire. Ces projets devraient être dévoilés dans le courant du premier semestre. Il restera à trouver les ressources nécessaires pour les mener à bien. En la matière, Stéphane Martinot est confiant : « La fusion nous donne une force indéniable et notre nouveau statut, celui d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, nous permettra de contractualiser avec l’Etat et d’initier des levées de fonds nous permettant de diversifier nos sources de financement. » En attendant, VetAgro Sup entame l’année avec un budget équivalent à la somme de celui des deux écoles et un conseil d’administration composé à part égale de membres des deux ex-entités : expression du « climat de confiance » qui a jalonné cette fusion, selon les deux membres de l’exécutif de VetAgro Sup.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1387 du 8/1/2010 en page 14.