Le typage des souches d’E. coli contribue aussi à déterminer leur pouvoir pathogène potentiel - La Semaine Vétérinaire n° 1389 du 22/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1389 du 22/01/2010

Colibacillose des bovins

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Pour éviter tout diagnostic par excès, il faut associer la présence du génotype de la souche à l’observation de signes cliniques évocateurs d’entérite néonatale ou de septicémie.

Escherichia coli est largement impliquée dans les affections digestives, et dans la moitié des septicémies du veau. Le diagnostic de certitude fait appel au laboratoire, qui permet aussi d’orienter le traitement en établissant un antibiogramme », a expliqué Philippe Nicollet, du Laboratoire d’analyses Sèvres Atlantique, lors des journées nationales des GTV en mai dernier. Les colibacilloses du veau semblent être majoritairement septicémiques, d’origine digestive, parfois compliquées de localisations secondaires, notamment pulmonaires. La bactériologie et la recherche de facteurs d’agglutination (adhésines) permettent de confirmer le rôle d’E.coli dans la maladie observée. En effet, une souche d’E.coli est pathogène lorsqu’elle exprime un ou plusieurs facteurs de virulence (adhésion aux muqueuses et colonisation, franchissement des muqueuses, résistance aux défenses de l’organisme, effet toxique), qui peuvent être recherchés par m-PCR (multiplex polymerase chain reaction). Le génotypage des souches avec cet outil permet donc de distinguer plus précisément celles qui détiennent un pouvoir pathogène potentiel des souches commensales normales du tube digestif. Toutefois, « certains E.coli pourraient exprimer les facteurs de virulence, mais ne le font pas. Il est donc important de faire la différence entre génotype et phénotype », a insisté Philippe Nicollet. Pour éviter tout diagnostic par excès, il est donc nécessaire d’associer la présence du pathotype (ou génotype) de la souche à l’observation de signes cliniques évocateurs d’entérite néonatale ou de septicémie.

Malgré son coût, le typage moléculaire permet de comprendre la pathogénie

« En Côte-d’Or, le génotypage d’E. coli est utilisé seulement lors d’affections néonatales graves, souvent en cas d’entérites sévères, de septicémies avec une origine digestive, d’échecs thérapeutiques en l’absence de virus et de cryptosporidies associés à une forte antibiorésistance », a souligné Eric Guéneau, du Laboratoire départemental de Côte-d’Or (Dijon), lors du même congrès. La culture, à partir de fèces ou d’organes, génère un nombre important de colonies qui peuvent représenter des souches différentes parmi lesquelles il faut choisir. « La nature des prélèvements effectués est un élément important de l’interprétation des analyses de typage moléculaire. »

Les E. coli les plus pathogènes étant souvent ceux qui possèdent un fort pouvoir d’adhésion à la muqueuse intestinale, voire une capacité à la franchir, il convient, pour le génotypage, de toujours privilégier les souches porteuses d’adhésines ou celles isolées à partir du segment extra-intestinal (poumon, encéphale, rate, foie, etc.). Le choix est parfois difficile entre deux souches sans adhésines isolées de fèces. Eric Guéneau a cité le cas de deux adultes présentant une symptomatologie identique, morts à quelques heures d’intervalle. Le typage réalisé sur les fèces du premier animal n’a montré aucune anomalie, alors que celui effectué sur la rate du second a révélé un profil ultrapathogène. Aucune adhésine n’a pu être mise en évidence sur ces deux souches.

« Cette méthode diagnostique ne peut être réalisée en première intention en raison de son coût », a souligné le conférencier. Elle intervient dans un contexte de morbidité ou de mortalité élevée. Même si son résultat est tardif, le typage permet au praticien de comprendre la pathogénie de la colibacillose et d’établir un dialogue avec l’éleveur sur des bases objectivées, qui seront prises en considération dans la réflexion sur les traitements et la prévention à mettre en place.

  • Source : Eric Guéneau.

CONFÉRENCIERS

Philippe Nicollet, Laboratoire d’analyses Sèvres Atlantique.

Eric Guéneau, Laboratoire départemental de Côte-d’Or.

Article rédigé d’après la conférence : « Typage génétique des facteurs de virulence d’Escherichia coli. Cas cliniques » présentée lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai 2009.

Critères devant inciter à réaliser un typage

• Diarrhées chroniques ou fréquemment récidivantes et mortalité sans autre cause identifiée qu’E. coli.

• Signes cliniques pulmonaires ou lésions nécropsiques pulmonaires associées à des diarrhées.

• Tableau clinique septicémique avec une dégradation rapide de l’état général conduisant à la mort, en l’absence de salmonelle et sans caractère hémorragique de la diarrhée lorsqu’elle est présente. L’hyperthermie est inconstante.

Lorenza Richard
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur