Pansements
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
Un pansement Robert-Jones à chaque fois que c’est possible, un plâtre à chaque fois que c’est nécessaire.
Le type de pansement sera dicté par la nature de la lésion que présente le cheval (fracture, affection tendineuse ou articulaire, plaie au niveau distal d’un membre) et l’objectif recherché : protection, absorption des exsudats, compression et stabilisation.
Le pansement Robert-Jones a pour inconvénient un gros encombrement, une étanchéité partielle et une immobilisation relative, mais il représente un bon compromis. Le plâtre a un effet négatif sur le métabolisme de l’appareil locomoteur (hyperlaxité au niveau des tissus tendineux et effets délétères sur le cartilage qui n’est plus nourri), la compression peut être excessive et l’absorption des exsudats est quasi nulle. En revanche, la stabilisation est parfaite.
Le plâtre est indiqué lors de fractures, notamment si la colonne osseuse ne peut plus supporter le poids du cheval, et doit intéresser les deux articulations adjacentes. Il assure alors une excellente immobilisation et reporte une partie des contraintes proximalement au foyer fracturaire. Si le but est de supprimer totalement le poids, il faudra également mettre en place des broches transfixiantes à travers le plâtre. Hors cas particulier, mieux vaut éviter d’utiliser un pansement de type Robert-Jones, sauf pour un usage provisoire, en urgence, durant un transport par exemple.
La réparation chirurgicale d’une fracture n’est jamais une urgence en soi. Les techniques de stabilisation de l’état général et d’immobilisation de la fracture déterminent en grande partie le succès de l’intervention à venir. L’immobilisation rapide du membre est importante pour diminuer la douleur et l’anxiété du cheval et éviter des lésions supplémentaires des tissus mous, notamment de la peau, et des abouts fracturés.
Lors d’affections tendineuses, le recours à l’immobilisation est systématique quand le déficit de fonction compromet le soutien du squelette au repos ou au pas. C’est par exemple le cas lors de lésions tendineuses qui induisent un défaut total de suspension du boulet, lors de rupture tendineuse du fléchisseur superficiel ou en présence de plaies avec rupture de l’extenseur dorsal du doigt. Le type de pansement sera dicté par l’intensité du déficit et la présence éventuelle d’une plaie.
Les affections articulaires graves (luxation, entorse de ligaments collatéraux) nécessitent également une immobilisation. Là encore, le type de pansement dépendra de l’intensité de l’instabilité et de la présence d’une plaie éventuelle. L’immobilisation complète d’une articulation compromise grâce à un plâtre entraîne une ankylose, contrairement à un pansement de type Robert-Jones qui n’aggrave pas l’arthropathie.
Lors de plaies, l’utilisation d’un dispositif d’immobilisation est quasi systématique.? En effet, le mouvement nuit à la cicatrisation et provoque l’apparition de chéloïdes.
Ainsi, il convient d’utiliser un pansement de type Robert-Jones chaque fois que cela est possible, car il s’agit d’un mode d’immobilisation plus physiologique, et le plâtre chaque fois que c’est indispensable.
Envisagée pour des fractures simples des os proximaux comme le tibia ou le radius, cette immobilisation, facile à réaliser, nécessite du matériel simple, mais adapté à la taille du cheval. Un pansement de type Robert-Jones sera mis en place du sol au coude pour un antérieur avec une attelle palmaire (manche de pioche, tord-nez ou tube PVC) du sol au coude et une attelle latérale du sol au sommet de l’épaule (tasseau de bois en pin et mousse de haute densité sur la face médiale). Le Robert-Jones sera réalisé en superposant quatre à cinq couches de pansements (cotons, bandages maintenus en place par des bandes crêpes). Les couches, chacune de 2 à 3 cm d’épaisseur, seront serrées de plus en plus, afin d’obtenir un cylindre compact, au minimum égal à trois fois l’épaisseur du membre. Le pansement sera terminé par la pose d’une bande élastique étirée au maximum (de type vetrap) et d’élastoplaste pour en protéger la surface. Il convient aussi de protéger les zones de compression, comme la pointe de l’os pisiforme, par la pose préalable d’un petit coussin de mousse, ou en incisant au scalpel le pansement final en regard de ces zones. Il faudra en outre contrôler la position de l’attelle latérale au fur et à mesure, pour qu’elle soit au contact du pansement et de l’épaule, grâce à l’utilisation de mousse positionnée entre l’attelle et le cheval, afin de neutraliser les forces d’abduction du membre. L’attelle est solidarisée au pansement par la pose d’un élastoplaste qui fait le tour de l’attelle elle-même avant d’être déroulé sur le pansement en place.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire