Une solution buvable de tiamuline traite plus vite et plus fort l’entérocolite du lapin - La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010

Cuniculture. Pour diviser par deux la mortalité en une semaine

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Elle permet de traiter les lots malades, via l’eau de boisson, avec un délai d’attente de deux jours.

Ceva commercialise, depuis la fin de l’an dernier, Cevamuline®, une solution buvable à 101,2 mg/ml de tiamuline exclusivement destinée aux lapins, avec un temps d’attente de deux jours. C’est la première fois qu’une présentation liquide de tiamuline est uniquement destinée à cette espèce.

Depuis 2003, des prémélanges médicamenteux de tiamuline sont déjà indiqués chez les lapins en vue de « réduire la mortalité due à l’entérocolite épizootique ». Mais la fabrication d’aliments médicamenteux n’autorise pas une grande souplesse d’emploi pour traiter rapidement un lot de lapins malades. En outre, même si des solutions buvables de tiamuline étaient déjà commercialisées pour les porcs et les volailles, leur utilisation “hors AMM” obligeait alors à respecter les temps d’attente forfaitaires minimaux de la cascade, soit vingt-huit jours au moins avant l’abattage. Or cela est évidemment incompatible avec l’âge précoce d’abattage des lapereaux.

Pour notre consœur Claire Jacquinet, chef de produits “volailles et lapins”, « traiter rapidement dès les premiers symptômes » permet de « gagner la course contre l’entérocolite », notamment vis-à-vis de la mortalité. Car la maladie évolue encore sous des formes aiguës, voire suraiguës, avec des « taux de mortalité de 30 à 80 % ». D’où l’intérêt de la forme liquide par rapport aux aliments médicamenteux. En effet, la rapidité du traitement est « l’une des trois clefs du succès », précise Claire Jacquinet, avec un diagnostic clinique confirmé par une autopsie et une analyse de la conduite d’élevage.

Une prolifération anormale de clostridies dans 43 % des cas

Une prolifération clostridienne anormale, surtout de Clostridium perfringens, apparaît associée, dans 43 % des cas, à des signes cliniques d’entérocolite. Cela ne fait pas de ces clostridies la cause unique de la maladie, mais son expression clinique est souvent liée à une prolifération anormale de clostridies. Le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP) mentionne d’ailleurs que « Clostridium perfringens n’est que l’un des nombreux facteurs étiologiques attribués à l’entérocolite » et considère comme « indispensable d’améliorer les facteurs d’ordre zootechnique [et donc] d’examiner l’hygiène et la conduite d’élevage  ». Selon ce RCP, Cevamuline® est ainsi destiné à « réduire la mortalité due à l’entérocolite épizootique associée à Clostridium perfringens ». Vis-à-vis des clostridies, la CMI90 de la tiamuline est de 0,8 µg/ml. En effet, cet antibiotique de la famille des pleuromutilines est actif vis-à-vis des germes Gram positif tels que les clostridies, les streptocoques et les staphylocoques, ainsi que contre les mycoplasmes. En revanche, la tiamuline est inactive vis-à-vis des entérobactéries (E. coli et Salmonella).

Une dose forte de 16 mg/kg/j pendant sept à dix jours

La dose d’emploi validée dans le RCP de la solution buvable est de 16 mg/kg/j de tiamuline pendant dix jours, soit 16 ml/j dans l’eau de boisson pour 100 kg de poids vif. Cette posologie journalière est nettement plus élevée que celle de l’aliment médicamenteux à 32 ppm avec une durée d’administration d’un mois (soit 2,5 mg/kg/j de tiamuline).? En pratique, ce taux d’incorporation était déjà souvent augmenté à 52 ppm. En outre, les aliments médicamenteux sont plus destinés à prévenir la survenue de nouveaux épisodes d’entérocolite dans un élevage infecté qu’à un traitement curatif.

Ce schéma posologique découle également des études cliniques d’infection expérimentale, réalisées sur 240 lapins inoculés à l’âge d’un mois. Les résultats du lot Cevamuline® (80 lapins) sont comparés avec ceux d’un lot témoin non traité et d’un lot traité avec la poudre orale de bacitracine (420 UI/kg) pendant quatorze jours. Les traitements curatifs sont mis en place huit jours après l’inoculation, alors que 25 à 30 % des lapins présentent des symptômes dans les trois lots. La solution buvable de tiamuline permet de limiter les signes cliniques et surtout la mortalité à 8,75 % de l’effectif, versus 37,5 % dans le lot témoin et 13,75 % dans le lot bacitracine.

Cette efficacité apparaît rapidement, dès la première semaine d’administration. Sur le terrain, sept jours à 16 mg/kg/j de tiamuline permettent de diviser par deux la mortalité, sans qu’il soit nécessaire de poursuivre le traitement au-delà.

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