La gestion du risque infectieux passe avant tout par l’anticipation

Le dépistage et la gestion d’une maladie infectieuse sont problématiques en présence de populations denses. L’arrivée d’un nouveau cheval en provenance d’une autre écurie peut alors déclencher une explosion de cas. « En 2006, quand l’anémie infectieuse équine a fait son apparition, les premiers cas sont passés inaperçus. Le test de Coggins n’a pas été utilisé, alors que c’est le test de choix dans ce cadre », constate Desmond Leadon. « Encasdemala­die émergente infectieuse, le message à retenir est qu’il faut appliquer les règles de bonne conduite », martèlenotre confrère irlandais. Et d’ajouter : « Pour notre profession, l’élément le plus précieux est sa mémoire et son recul sur les cas antérieurs. »

Miser sur la communication et veiller à l’organisation

Suivre les lignes directrices ne dispense pas de prendre des précautions pratiques. Par exemple, « il ne faut pas pénétrer dans des locaux si rien n’est prévu à la sortie pour éviter la propagation de la maladie ». Lorsque la contamination est effective, un plan d’action doit déjà avoir été anticipé.

La gestion du risque « résulte également de la volonté affichée de limiter la diffusion de l’affection. Cela dépend de la population concernée (naïve ou non), de son mode d’hébergement, de sa densité, etc. Il faut connaître le risque à écarter ». Lors de l’épisode de grippe en Australie, la population équine naïve était la plus exposée. « La propagation de la maladie a été explosive », se souvient Desmond Leadon.

L’objectif est d’établir des niveaux de compétence et, dans ce cadre, « la communication est importante », car les médias font bien souvent une réputation irraisonnée à l’épidémie.

En outre, « il nous faut regarder de près les lieux où nous intervenons ». Il existe parfois des zones de quarantaine, mais une zone d’exclusion peut aussi être nécessaire. Des critères de mesure de la maladie infectieuse sont à mettre en place. Desmond Leadon cite dans ce contexte la prise de température. « Il convient de la prendre deux fois par jour, également chez les chevaux qui viennent d’arriver. » Un système de traçabilité propre à la structure peut alors se révéler utile.

Notre confrère met aussi en avant l’intérêt d’utiliser un matériel jetable, d’être vigilant sur le lavage des mains et le port de bottes par le personnel. L’eau peut être facilement contaminée, de même que le fumier. Du côté des équipements communs, « à chaque fois qu’ils sont utilisés, il faut les désinfecter. Il convient de choisir un désinfectant adéquat vis-à-vis de la maladie concernée ». En outre, les rats, les insectes et les animaux de compagnie peuvent disséminer l’infection.

Parfois, la conception même des écuries induit des risques supplémentaires : il est en effet plus difficile de désinfecter des surfaces en bois, qu’il faut brosser au préalable.