Cas clinique. Tour de France de l’analgésie chirurgicale
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
Entre février et juin 2010, Sogeval organise un tour de France de l’analgésie auprès des praticiens en neuf soirées étapes autour de cas cliniques(1). La première s’est déroulée à Rennes, en présence d’une trentaine de confrères et de Jean-Philippe Billet, chirurgien au Centre hospitalier vétérinaire Atlantia de Nantes, venu présenter cinq cas cliniques.
Ce n’est pas parce qu’une opération chirurgicale est banale et rapidement exécutée par le praticien qu’elle n’est pas (très) douloureuse pour l’animal. Au quotidien, les ovariectomies de convenance sont évidemment source de douleur. Leur prémédication doit nécessairement faire appel à un opiacé, rappelle notre consœur Bérengère Larhantec, responsable de la gamme analgésie chez Sogeval. Sans morphinique, les femelles présentent une douleur postopératoire qu’observent d’ailleurs assez bien les propriétaires après le retour au domicile. Le lendemain de l’opération, 70 % des animaux affichent un comportement modifié par la douleur. Au troisième jour, ces signes de douleur persistent chez 30 % des femelles (baisse de l’activité, posture et locomotion modifiées, etc.).
Sogeval commercialise depuis quelques mois Vetergesic®, une solution injectable à 0,3 mg/ml de buprénorphine en flacon multiponctionnable de 10 ml. Cet opiacé, classé en liste I des substances vénéneuses et non pas comme stupéfiant, est considéré comme un analgésique de palier II en phases préopératoire et postopératoire immédiate, voire de palier III en postopératoire différé. Dans cette dernière indication, son atout réside alors en l’absence d’effet sédatif sur une longue durée d’action estimée entre six et douze heures. Pour une intervention de convenance où l’animal est admis le matin et rendu le soir même, il est possible de faire une injection en fin de journée avant de rendre l’animal réveillé à ses maîtres.
A Rennes, Jean-Philippe Billet a détaillé la gestion de la douleur dans un cas assez exceptionnel : une chienne de six ans, qui souffre d’une tumeur de la cavité buccale, subit une exérèse large du maxillaire. Plusieurs analgésiques sont associés en périodes préopératoire, peropératoire et postopératoire. En phase préopératoire, la chienne reçoit une prémédication à base d’acépromazine, de morphine et du méloxicam. Puis l’anesthésie est induite au propofol (suivi d’isoflurane). Un bloc loco-régional de bupivacaïne est alors réalisé. Enfin, la douleur postopératoire est contrôlée par la buprénorphine et le méloxicam. Cela a permis de la nourrir sans douleur malgré son opération.
Un autre cas est celui d’un chien atteint de pancréatite aiguë à la suite de l’ingestion d’un gâteau breton à base de beurre : un kouign-aman. La pancréatite est extrêmement douloureuse. Une perfusion de MLK (morphine, lidocaïne, kétamine) est mise en place pour lutter contre la douleur, en association avec un traitement symptomatique des vomissements, et un antibiotique. Toutefois, le cas évolue vers un abcès pancréatique, accompagné d’une obstruction des voies biliaires. Une intervention chirurgicale permet de débrider l’abcès et de vidanger la vésicule (pose d’un stent). Le protocole MLK est maintenu durant toute l’opération. Enfin, le chien présente des signes de douleur postopératoire qui sont contrôlés par la buprénorphine (20 µg/kg). Dans ce cas de pancréatite, cette molécule présente l’avantage de ne pas avoir d’effet sur le sphincter d’Oddi. Contrairement à la morphine, elle ne provoque ni vomissements ni sédation, ce qui est essentiel pour que l’animal puisse s’alimenter de nouveau… sans beurre.
(1) Les prochaines soirées cas cliniques Vetergesic auront lieu à Aix-en-Provence (1er avril), Paris (15 avril), Béthune (22 avril), Villefranche-sur-Saône (29 avril), Toulouse (20 mai), Nancy (27 mai) et Deauville (10 juin). Inscription auprès de Claire Chassain (claire.chassain@sogeval.fr) ou des délégués Sogeval.
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